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Denys Mathey, le gribouilleur belge

08 sept. 2007, 12:00

Denys Mathey ne dessine pas, il gribouille. Question de temps et d'économie quand on espère surtout fourguer ses scenarii. Ce Tramelot exilé à Bruxelles a donc alimenté de ses gribouillis l'exposition Tramlabulle, qui déroulera des planches dans une semaine au Centre interrégional de perfectionnement de Tramelan.

Gribouilleur. De prime abord, voilà qui ne s'apparente pas à un compliment. Mais depuis que Denys Mathey a érigé la gribouille en art, il convient de se montrer prudent sur le sens des mots. Né en 1961 à Tramelan, il sévit désormais à Bruxelles, la Rome des bédéistes. Et même s'il a depuis son installation «pondu un petit Belge» il revient trois à quatre fois par an retrouver ses sapins, la mentalité des gens d'ici, «aux antipodes de toute frime», participer à Tramlabulle, terroriser ses parents avec ses observations nocturnes et rigoureuses des astres (une autre passion), voire passer quelques nuits blanches à écouter du rock à coin avec les derniers suppôts des Who.

Une vie bien remplie, donc, couronnée par une invention qu'il devra bien songer à breveter. Allusion à la bande gribouillée. «C'est un concept nouveau, dicté par la tournure ultracommerciale qu'a pris le phénomène BD», explique-t-il doctement. «Avec la culture du best-seller, les éditeurs ne visent plus que le public de masse. Le produit standard devient la règle et, quelle que soit leur qualité, mes histoires s'avèrent trop originales pour s'inscrire dans les collections existantes.»

Dans ce contexte de désolation, l'intrépide pionnier a créé sa propre maison. «Disons plutôt cabane d'édition», se corrige-t-il d'un coup de trait rageur. Son nom? «Bandes gribouillées», évidemment. Au bout du compte, Denys Mathey obtient des bouquins beaucoup moins chers et chamarrés que les vraies BD. «Ce n'est pas le flacon qui saoule», sourit-il. Toujours est-il que grâce à Internet - ouverture prochaine de www.bandesgribouillees.com - et à cette bonne vieille poste, il devient possible de supprimer tous ces fâcheux nommés intermédiaires, style éditeurs, distributeurs et autres libraires. Dès lors, ô miracle, la chaîne se réduit à ses deux seuls maillons indispensables: l'auteur et le lecteur.

«Si je gribouille mes albums, je puis tripler ou quadrupler ma production.» Rusé comme un Sioux, le père Denys! A découvrir à Tramlabulle / pab

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