Flavio Torti, maire de la localité, s'insurge vivement contre les allégations des organisateurs, qu'il qualifie d'amateurs. «Nous n'avions pas pris officiellement position avant avant-hier soir», affirme-t-il. Réunis en assemblée extraordinaire lundi, les conseillers municipaux ont en effet donné leur aval au défilé du collectif anti-WEF. Ce dernier qui, entre-temps, avait annulé les concerts prévus, est convaincu qu'il s'agit d'une volte-face inexplicable. Flavio Torti estime au contraire que «toutes les choses ont été faites selon une chronologie béton» (réd: la demande d'autorisation est parvenue aux autorités le 9 janvier). De fait, les interprétations du collectif reposent essentiellement, selon le maire, sur des rumeurs d'interdiction. Bisbille sérieuse ou simple malentendu? Il s'avère en tout cas que le collectif altermondialiste de l'Arc Jurassien n'est pas été accueilli les bras ouverts à Reconvilier.
Malgré l'autorisation, les autorités locales ont posé deux conditions. Les anti-WEF devront disposer d'un service de sécurité et «prendre en charge les éventuels dégâts (sprayages, vitres cassées, etc.).» Gilles Moser prévoit la venue de 200 manifestants. «Mais nous serons bien plus nombreux si les employés de Swissmetal nous rejoignent». Ce dernier, qui s'est affairé hier à recontacter toutes les formations musicales invitées, se réjouit de démontrer l'esprit non violent et festif de la manifestation. «Les idées que nous défendons prévalent sur l'image de casseurs qu'on nous colle.» L'objectif premier est de sensibiliser la population au fait que «la politique néo-libérale n'est pas la seule manière d'envisager le monde».
Plusieurs orateurs en provenance des cantons de Neuchâtel, du Jura et du Jura bernois feront passer le message samedi, dès 14 heures, sur la place de la Gare de Reconvilier. / MAG