«Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il n’y ait un grave accident.» L’heure est grave, selon Sandra Gurtner-Oesch, vice-présidente du comité «N5 Lac de Bienne – pas comme ça!».

Après avoir lutté pendant plusieurs mois contre la construction du tunnel routier de Douanne, le comité change temporairement de cheval de bataille. Hier matin, une lettre adressée à la Police cantonale bernoise alertait de la dangerosité provoquée par la rénovation totale de la route nationale A5 entre Bienne et Douanne-Daucher. Les travaux du tronçon d’une dizaine de kilomètres doivent durer jusqu’à l’automne prochain.

Des cyclistes en danger

Entamé il y a quelques semaines, ce chantier rendrait la chaussée trop étroite pour assurer la sécurité de ses usagers, qu’il s’agisse de camions, de voitures ou de vélos. «Reste que comme d’habitude, les cyclistes sont ceux qui sont le plus mis en danger. Particulièrement ici, les voitures qui se trouvent derrière un vélo ne peuvent pas passer à côté facilement, et ça crée des situations désagréables pour tout le monde. Du coup, certains automobilistes prennent des risques insensés pour essayer de les dépasser», explique Sandra Gurtner-Oesch.

Et pour cause, en quelques semaines, une dizaine de cyclistes se sont déjà plaints auprès de l’association Pro Vélo Bienne. Il s’agit majoritairement de personnes se rendant au travail à vélo électrique et qui empruntent régulièrement la route.

On espère vraiment trouver une solution intelligente.

Matthias Rutishauser, directeur et secrétaire de l’association Pro Vélo Bienne

«Mais je n’ose même pas imaginer ce qu’il se passera cet été, quand de nombreux vélos seront de sortie. Ça va être la catastrophe!» s’exclame Matthias Rutishauser, directeur et secrétaire de l’association Pro Vélo Bienne. «D’ailleurs, je me demande ce qu’en pense l’Office du tourisme; ce ne serait quand même pas super pour l’image de la région si des cyclistes se font renverser ponctuellement…»

A la demande de plusieurs associations, notamment de Pro Vélo et du comité «N5 Lac de Bienne – pas comme ça!», une séance réunissant l’Office fédéral des routes (OFROU), mais aussi les autorités cantonales et communales concernées, aura lieu lundi prochain pour discuter de la dangerosité du tronçon. «On espère vraiment trouver une solution intelligente en discutant tous ensemble», indique Matthias Rutishauser.

Mettre la pression

Mais alors pourquoi adresser une lettre à la police cantonale si une séance est d’ores et déjà fixée à lundi prochain?

«C’est aussi et surtout une façon de mettre la pression à l’OFROU. Pour taper un peu du poing sur la table et chercher du soutien ailleurs», indique Sandra Gurtner-Oesch. «L’OFROU a fait ce qu’elle pensait nécessaire pour assurer la sécurité des usagers de la route. Nous, on trouve que ce n’est pas assez, alors on contacte la police», ajoute-t-elle. Une copie de la lettre a néanmoins été envoyée à l’Office fédéral des routes.

Le comité «N5 Lac de Bienne – pas comme ça!» propose plusieurs solutions pour améliorer la sécurité du tronçon. Repenser la limitation de la vitesse pour le trafic motorisé, l’interdiction du transit de poids lourds pendant la durée des travaux ou l’installation temporaire de feux de signalisation. «En réalité, nous sommes très ouverts à toute proposition. Nous voulons seulement améliorer la situation, quel que soit le moyen employé. Sinon, si c’est déjà comme ça maintenant, comment est-ce que ce sera quand le chantier du tunnel aura vraiment commencé?» conclut Sandra Gurtner-Oesch.

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