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Ampleur nationale

Le dossier des deux frères des Franches-Montagnes se trouve chez la juge d'instruction. Les tests ADN ont rendu leur verdict Du rarement vu, de mémoire de journalistes. Dans l'histoire du canton, il est en effet peu fréquent qu'une information soit verrouillée à ce point. On veut parler de l'affaire de braconnage qui concerne deux frères francs-montagnards, l'un domicilié aux Pommerats, l'autre à Saignelégier, celui-ci étant d'ailleurs assermenté puisqu'il occupait, jusqu'à sa suspension à la fin août, la fonction de garde-chasse auxiliaire.

03 nov. 2006, 12:00

Les faits remontent au mercredi 30 août, quand les deux frangins se font pincer par le garde-chasse du district des Franches-Montagnes, dans les environs de Montfaucon. Moins de deux jours plus tard, la nouvelle est rendue publique par les autorités jurassiennes.

Présomption d'innocence

Au domicile d'un des deux «bracos», aux Pommerats, les gardes-chasses et les policiers découvrent deux carabines munies de silencieux, dont l'usage est interdit en Suisse. Plus des pièces de viande dans le congélateur, ainsi que de nombreux trophées. L'homme, au bénéfice d'une patente française, avouera avoir tiré dans le dos de la loi 50 chevreuils et chamois, depuis 2000.

Son frère niera tout en bloc, et les perquisitions effectuées chez lui n'ont rien donné. Mais il sera suspendu dans ses fonctions par le ministre Laurent Schaffter et sa patente lui a été retirée provisoirement. Par l'intermédiaire de son avocat, il a demandé qu'elle lui soit restituée, vu qu'il bénéficie de la présomption d'innocence. Non, a répliqué le canton.

Il n'y a pas plus menteur qu'un chasseur, dit le dicton? Un mois plus tard, l'affaire prenait une ampleur nationale. Ce sont plutôt 350 têtes de gibier qui ont été abattues en toute illégalité, et ce sur dix ans.

Nouvelle arme et carnets instructifs

Aujourd'hui, l'enquête policière est en phase d'être terminée. Un officier y travaille spécialement dessus. Il n'a pas totalement bouclé les interrogatoires. Le Ministère public a transmis le dossier à la juge d'instruction. On nous promet des informations officielles pour la semaine prochaine.

En attendant, selon nos sources, une deuxième perquisition a été effectuée chez le frère domicilié aux Pommerats. Les policiers ont découvert une nouvelle arme à feu et des trophées. Mieux: des carnets comprenant des «phases de tirs» auraient également été saisis. Et dans ces fameux carnets figureraient les noms de certaines personnes qui se seraient approvisionnées en viande auprès du braconnier.

«Je ne confirme, ni infirme, ces affirmations», se contente de déclarer la substitute du procureur, Valérie Cortat. Ce qui est sûr, des anciens collègues de chasse du braconnier sont passés au tourniquet et ont été entendus par les enquêteurs.

Aussi, des analyses ADN ont été effectuées sur le sang et les poils retrouvés dans le véhicule du garde-chasse auxiliaire, éléments censés provenir du chevreuil tiré illégalement à Montfaucon lors de l'interpellation des deux individus. A ce jour, leurs résultats sont connus d'une poignée de personnes seulement.

Est-ce parce que ces tests se sont révélés positifs que tout le monde se tait? / GST

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