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Alexandre Voisard dans tous ses états

23 oct. 2010, 10:32

L'année des 80 ans du poète Alexandre Voisard se révèle aussi fertile que son «année des 13 lunes». «Destins de plumes», une triple exposition dans trois institutions phares du Jura historique fait le tour de l'écrivain jurassien. Le dernier volet du triptyque s'ouvre aujourd'hui au Musée jurassien des arts de Moutier (MJAM). C'est la part à l'art, avec l'amitié des peintres.

Que diable pourra-t-on encore présenter d'Alexandre Voisard quand la voix du poète sera coulée dans la mémoire collective? «Destins de plumes» ressemble à une rétrospective en bonne et due forme. C'est oublier la vitalité de l'auteur jurassien. Cette œuvre d'une vie n'a rien de l'esthétique de l'effacement. Au contraire. Il s'agit d'une balade au cœur de la création littéraire et plastique d'Alexandre Voisard.

La commissaire de l'exposition Chantal Calpe-Hayoz a rappelé hier à Moutier que la première exposition, qui s'est close à l'Espace Auguste Viatte à Porrentruy, puise généreusement dans le fonds Alexandre Voisard de la Bibliothèque cantonale. L'exposition à l'Hôtel-Dieu fait écho à cette troisième à Moutier. Anne Schild, conservatrice de l'Hôtel-Dieu, explique en effet comment Voisard, par sa pratique de l'aquarelle et du dessin, donne une respiration visuelle à l'auteur, un support pour la poésie comme ses pétroglyches ou ses installations empruntées au land-art, tels ses «arbres à paroles». Un jardin secret donné en primeur au public. Il y a aussi les frottages, les collages et les nictogrammes (procédés de créations réalisées la nuit) très prisés des surréalistes.

«La part privilégiée des arts» qui s'ouvre à Moutier, présente l'amitié qu'Alexandre Voisard entretient avec les peintres. «Un voisinage fertile», dit-il. Il était présent hier à Moutier. Valentine Reymond, conservatrice du MJAM, a démontré comment se manifeste cette relation artiste-poète. «Le visiteur, par exemple, peut tisser des liens entre le dynamisme gestuel du peintre Jean-François Comment et l'élan de l'écriture de Voisard.»

Il y a des textes clairement séparés de l'œuvre ou complètement intégrés dans le tableau. C'est le cas de cette série d'aquarelles très sensibles d'André Siron d'où se dégage le texte, «l'aube orpheline». On observe encore les premières études d'André Marquis, glisse vers une abstraction finalisée en 2001. On découvre les échanges entre les dix «Ex voto», en pointes sèches couleur sang d'Umberto Maggioni. Ou la «Série humanité et Cie», héliographies de Jacques Bélat ou les linogravures en cul-de-lampe de Tristan Solier.

La plus ancienne pièce à voir est cet exemplaire du livre de 1965 présentant les linogravures de Gérard Bregnard imprimé par Max Robert. Le plus grand ouvrage unique en 69 planches d'«Arcanes 69», avec Jean-Claude Prêtre. Enfin, un catalogue spécial a été édité pour l'occasion avec, notamment, un texte de Daniel Sangsue. Quant au poète il a sorti deux ouvrages, l'un sur sa correspondance avec Maurice Chappaz, l'autre un recueil, «La poésie en chemin de ronde» où l'on constate cette possession de l'art chez Voisard.

Musée jurassien des arts de Moutier, «La part privilégiée de l'art», jusqu'au 21 novembre. Musée de l'Hôtel-Dieu, Porrentruy, «Des histoires d'aquarelles», jusqu'au 21 novembre. La promenade de l'exposition avec le poète aura lieu le 17 novembre, à 18h30 au lieu du 10 novembre

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