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Zurich: 14'000 personnes pour le cortège du 1er mai

Le cortège du 1er mai à Zurich n'avait plus rassemblé autant de monde depuis plusieurs années. 14'000 personnes y ont pris part ce jeudi. A travers tout le pays, la gauche a profité de cette journée des travailleurs pour faire campagne pour le salaire minimum.

01 mai 2014, 15:40
Gros succès populaire pour le cortège du 1er mai à Zurich.

La Fête du travail est placée cette année sous le signe du salaire minimum. Les syndicats enfoncent le clou avant la votation du 18 mai prochain. Le débat sur les rentes vieillesse et les dégâts d'une société à deux vitesses ont aussi retenu l'attention des tribuns.

Le 1er mai, la seule fête non religieuse à être célébrée sur toute la planète, a battu son plein jeudi en Suisse. A Zurich, le traditionnel cortège n'avait plus rassemblé autant de monde depuis longtemps: quelque 14'000 personnes y ont pris part.

Longeant les bords de la Limmat, il a rejoint pacifiquement l'élégante Sechseläutenplatz, emmené par le président du parti socialiste Christian Levrat qui marchait derrière la banderole "bon travail - salaire minimum" .

Dans son allocution, le Fribourgeois s'est fait l'écho du traumatisme de l'après '9 février'. "La menace aujourd'hui, c'est une Suisse de la réaction. C'est l'abandon de notre tradition humanitaire. C'est un isolement politique suicidaire en Europe. C'est le retour au statut de saisonnier. C'est une renaissance du machisme et de l'autoritarisme", a-t-il martelé.

Malgré le calme de la manifestation, de nombreux magasins proches de l'Helvetiaplatz se sont préparés à une possible contre-manifestation plus violente. Les vitrines ont été barricadées mercredi soir déjà.

La gauche en campagne

Les différents tribuns de la gauche et des syndicats, comme le co-président d'Unia, Renzo Ambrosetti à Fribourg et Katharina Prelicz-Huber, la présidente du SSP à Olten (SO), ont fait des appels du pied en faveur du salaire minimum. A Fribourg, la conseillère nationale Maria Bernasconi (PS/GE) a fait de même, tout comme sa collègue de parti vaudoise Ada Marra à La Chaux-de-Fonds (NE) et Yverdon-les-Bains (VD).

L'initiative AVSplus, un texte qui vise à augmenter de 10% le niveau des rentes, a également été mise en avant. Et l'USS de moucher le projet du conseiller fédéral Alain Berset: "Le projet 'Prévoyance vieillesse 2020' entraîne une dégradation des prestations AVS avec le relèvement de l'âge de la retraite des femmes et la remise en question de la compensation du renchérissement."

Vision européenne

Invité à Nuremberg (D) par un syndicat allemand, le syndicaliste en chef et conseiller aux Etats Paul Rechsteiner (PS/SG) a élargi sa réflexion au continent européen. "Le projet d'une Europe sociale est menacé quand 120 millions d'Européens vivent au-dessous du seuil de pauvreté: la division de l'Europe entre le Nord et le Sud a remplacé celle entre l'Est et l'Ouest".

Alain Carrupt, le président de syndicom, le syndicat des médias et de la communication, a mis le doigt à Fleurier (NE) sur le renforcement des inégalités en Suisse et ailleurs en rappelant que "les 67 personnes les plus riches du monde possèdent autant de fortune que la moitié la plus pauvre de la population, soit 3,5 milliards de personnes".

Les conseillers fédéraux sur le terrain

Les conseillers fédéraux ont profité du 1er mai pour aller sur le terrain. Simonetta Sommaruga a visité une usine à Bellach (SO). Elle s'est entretenue avec une douzaine des 215 employés de cette fabrique d'outils de fraisage. La ministre et le président de cette entreprise ont souligné l'importance de la formation initiale et de la formation continue.

Son collègue Alain Berset était lui sur la "Rathausplatz" de Thoune (BE). Depuis la crise financière, la stabilité sociale a regagné en importance, a dit le Fribourgeois. Le système de sécurité sociale doit être réformé afin que le moins possible d'insécurité surgisse. Il est facile de dire non au progrès social et à des rentes sûres mais "dire seulement non n'a pas d'avenir", a-t-il estimé.

Barbouillages à Bâle

A Bâle, le cortège a réuni quelque 1500 personnes dans une atmosphère majoritairement pacifique. Seuls quelques dizaines de protestataires cagoulés ont jeté des sachets de peinture contre le siège du Département de justice et police et sprayé des slogans contre la politique des étrangers répressive. La police veillait au grain à distance.

Les différentes manifestations continuent de battre leur plein jusqu'en soirée. Les discours du conseiller Etat vaudois Pierre-Yves Maillard et de l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss étaient très attendus à Sion. A Lausanne, une fête est prévue en soirée à la place de l'Europe après la manif. A Genève, les manifestants devaient se retrouver au parc des Bastions après le cortège.

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