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Yverdon (VD): elle écope de 12 mois de prison pour s'être fait avorter à 8 mois

En janvier passé, une femme enceinte de 8 mois a provoqué son avortement en se heurtant au coin d'une table. Le Tribunal d'Yverdon-les-Bains l'a condamnée à douze mois de prison avec sursis.

24 nov. 2016, 14:09
La femme était enceinte de 8 mois.

Le tribunal correctionnel d’Yverdon-les-Bains ( VD) a condamné jeudi une femme de 36 ans à 12 mois d’emprisonnement avec sursis. En janvier 2016, enceinte d’environ 8 mois, elle avait violemment heurté une table pour provoquer l’interruption de sa grossesse.

Son fœtus est décédé un ou deux jours plus tard, suite à un décollement placentaire. Sur la base des rapports médicaux, les juges ont considéré qu’il ne peut être formellement établi que le choc ait entraîné la mort.

L’employée de commerce a été reconnue coupable de tentative d’interruption punissable de grossesse. Le Ministère public avait requis 20 mois d’emprisonnement avec sursis. La défense, qui avait plaidé l’acquittement, ne s’est pas encore prononcée sur un éventuel appel.

Culpabilité lourde

Selon les juges, la culpabilité de la condamnée est "tout à fait lourde". Agissant avec "froideur et égoïsme", elle a entrepris de "multiples actes" pour mettre fin à la grossesse, et "n’a formulé à aucun moment de remords ou de regrets".

Après avoir appris qu’elle était enceinte, la jeune femme n’a pas procédé à une interruption volontaire de grossesse dans le délai légal de 12 semaines. Déjà mère de deux enfants, dont un qu’elle a abandonné, elle n’a selon ses dires à aucun moment voulu de ce nouvel enfant.

Chocs violents

En janvier 2016, après 30 à 35 semaines de gestation, la jeune femme s’est volontairement jetée avec violence contre le coin d’un meuble de son logement. Le décès du fœtus a été constaté peu après son admission aux urgences de l’Hôpital d’Yverdon-les-Bains (VD).

Durant l’enquête et à l’audience, la femme a prétendu qu’elle n’a jamais envisagé de tuer son fœtus, mais qu’elle ne souhaitait que provoquer l’accouchement, dans le but d’aller ensuite abandonner son enfant dans une boîte à bébé. Dans les semaines qui ont précédé les faits, elle s’est en outre à plusieurs reprises assénée des coups de poing sur le ventre.

Demande d’indemnité

Durant la grossesse, elle a régulièrement fumé et bu de l’alcool, et a consommé à au moins cinq reprises de la cocaïne, parce qu’elle "voulait continuer sa vie". Moins d’un mois après le drame, elle est partie en voyage, planifié de longue date avec son compagnon et leur fils.

A l’audience, la femme n’a donné que peu d’explications sur ses agissements, qui pourraient, selon le Ministère public, être liés au fait qu’elle ne souhaitait pas devoir annuler son voyage. Dans sa plaidoirie, son avocat a requis sans succès l’acquittement de cette "bonne mère", et une indemnité de 4000 francs pour tort moral, au motif qu’elle a "elle aussi souffert" du drame.

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