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Widmer-Schlumpf justifie l'arrestation

05 oct. 2009, 10:53

Pour Eveline Widmer-Schlumpf, c'était à l'Office fédéral de la culture (OFC) et aux organisateurs du Zurich Film Festival de s'interroger sur le statut juridique de Roman Polanski avant sa venue. Elle ne voit rien à redire à l'arrestation du cinéaste franco-polonais samedi dernier.

«Toutes les personnes qui s'intéressent de près ou de loin à la culture savaient que M. Polanski était en délicatesse avec la justice américaine», a déclaré la ministre de la justice dans une interview publiée par «Le Matin Dimanche» et la «SonntagsZeitung». Selon elle, les avocats du cinéaste auraient également dû savoir que dans les affaires d'extradition entre la Suisse et les Etats-Unis, la prescription est calculée en fonction de la législation du pays demandeur. Eveline Widmer-Schlumpf estime que «la Suisse n'avait pas d'autre choix». En raison du mandat d'arrêt, Roman Polanski «devait craindre d'être importuné lors de chacun de ses séjours passés en Suisse».

Si, lors d'un de ses précédents passages dans sa résidence de Gstaad, il avait par exemple été impliqué dans un accident de voiture, son identité aurait été vérifiée. La police aurait alors remarqué que Roman Polanski était inscrit dans le fichier Ripol et aurait informé l'Office fédéral de la justice (OFJ). La différence est que cette fois-ci, l'OFJ a eu connaissance par avance de la venue du cinéaste, souligne Eveline Widmer-Schlumpf. Notamment en raison du fait que les organisateurs du Zurich Film Festival «avaient activement et largement diffusé la nouvelle». Quant à avertir Roman Polanski ou les organisateurs du festival, cela aurait été du favoritisme, voire une violation du secret de fonction, deux délits, précise-t-elle.

Détail piquant relevé par la «NZZ am Sonntag», c'est précisément l'OFJ qui a donné début 2006 l'autorisation à Roman Polanski d'acheter un appartement de vacances dans un chalet à Gstaad, alors même qu'un mandat d'arrêt international existait depuis fin 2005. Le ministre de la justice était à l'époque Christoph Blocher. Interrogé par la NZZ, le directeur de l'OFJ Michael Leupold défend ses subordonnés. Selon lui, «deux unités organisationnelles totalement séparées avec des mandats différents» étaient à l'œuvre dans cette affaire. /ats

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