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Vers un manque d'infirmières

27 août 2009, 04:15

Si aucune mesure n'est prise, il y aura une grave pénurie d'infirmiers et d'infirmières en 2030 en Suisse. Une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan) l'affirme. Cette évolution est due à de nombreux départs à la retraite et au vieillissement de la population.

Quelque 330 000 personnes travaillent aujourd'hui dans le domaine des soins en Suisse, selon l'Obsan. Le recrutement de nouveaux soignants s'avère déjà difficile. Au début de l'année, l'Obsan avait évalué qu'il faudrait environ 25% d'infirmiers et d'infirmières en plus en 2020.

La Fondation Careum a maintenant analysé en collaboration avec l'Obsan l'évolution probable durant les dix années suivantes. La conclusion est dramatique: «La Suisse doit recruter jusqu'à 190 000 nouveaux collaborateurs dans le secteur des soins durant les 20 prochaines années», peut-on lire dans l'étude présentée hier à Zurich.

Ce chiffre correspond au nombre de soignants qui travaillent actuellement dans les hôpitaux, les EMS et les soins à domicile. Beat Sottas, de la fondation zurichoise Careum, a expliqué que la pénurie menaçante a trois causes principales.

Le nombre de personnes de 65 ans et plus devrait augmenter de 34%. Même si les personnes âgées seront en meilleure santé, il faudra entre 50 000 et 80 000 soignants en plus pour les épauler.

De nombreux infirmiers et infirmières partiront par ailleurs à la retraite. Selon l'étude, la moitié du personnel de santé atteindra l'âge de la retraite d'ici 2030, dans les EMS et le secteur des soins à domicile ce seront même deux employés sur trois.

De nombreux collaborateurs n'en peuvent plus. Ils partent en préretraite ou changent de métier après quelques années. Il y a par ailleurs de moins en moins d'étudiants qui terminent une formation dans le secteur des soins.

Selon Beat Sottas, on ne pourra pas compenser le manque de personnel en engageant des migrants. Les autres pays prennent en effet des mesures pour garder le personnel formé. Et selon l'OCDE, la Suisse n'est plus aussi attractive qu'avant dans le secteur de la santé.

Le défi est de réussir à motiver et former suffisamment de personnes en l'espace de 20 ans, a dit Beat Sottas. Les écoles suisses de soins infirmiers peuvent actuellement former entre 3300 et 3500 personnes par an.

Jusqu'à 2030, cela représente un maximum de 70 000 nouveaux soignants, soit trop peu par rapport aux 190 000 qui manqueront. Selon Christian Schär, directeur du centre de formation Careum à Zurich, le secteur a besoin de collaborateurs de tous niveaux, de l'apprenti à celui qui a clos une haute école. Il appelle la Confédération et les cantons à mettre en place une stratégie de promotion. Les métiers de la santé doivent être présentés comme des emplois attractifs dans lesquels on peut se développer.

Les salaires - par exemple lors de stages - doivent par ailleurs s'améliorer et il faut aider les personnes intéressées à payer leurs études, estime Christian Schär. Les autorités dépensent aujourd'hui environ 750 millions de francs par an pour la formation des médecins, contre 250 millions pour celle du personnel soignant. /ats

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