Les deux hommes, sous enquête pour violation du secret de fonction, ont chacun reçu lundi un commandement de payer de la Municipalité d’un million de francs, a révélé «24 heures». «La Municipalité de Vevey notifie à mon client et à monsieur Christen un commandement de payer au titre de réparation du préjudice subi, ceci pour interrompre la prescription», a confirmé Pierre Chiffelle, avocat de Michel Agnant, sur les ondes de la RTS.
«On ne voit pas du tout quels préjudices la commune pourrait avoir subi. Au contraire, messieurs Agnant et Christen ont permis de mettre à jour ce qui a donné l’affaire Girardin et ont donc révélé à la commission de gestion un certain nombre d’éléments. Ils ont fait oeuvre de salubrité publique».
Eliminer politiquement
Et d’ajouter que si on voulait essayer d’éliminer politiquement «absolument sans fondement» ces deux personnes, on n’agirait pas autrement. L’homme de loi annonce «très vraisemblablement» le dépôt d’une plainte pénale pour tentative de contrainte et diffamation.
Au lendemain de la parution de cette information, la Municipalité de Vevey a réagi. Elle fait savoir qu’elle a envoyé ces commandements de payer après avoir demandé aux avocats des municipaux concernés de renoncer à la prescription. Trois demandes successives ont été introduites et sont restées sans réponse, écrit-elle mardi.
Sauvegarder ses droits
Et d’ajouter qu’il s’agit là «d’une procédure tout à fait courante par laquelle la commune tend à sauvegarder ses droits». Elle se dit également disposée à retirer les réquisitions de poursuites déposées si les municipaux lui retournent les documents signés relatifs à la renonciation à la prescription.
Pour mémoire, la Municipalité de Vevey est en crise depuis plusieurs mois. Sur les cinq membres de l’exécutif initialement élus, deux sont encore en fonction.
Les trois autres sont suspendus et sous le coup d’une instruction pénale. Jérôme Christen et Michel Agnant sont sous enquête pour violation du secret de fonction. Ils sont accusés d’avoir transmis des documents internes à la Commission de gestion en lien avec le socialiste Lionel Girardin. Ce dernier est poursuivi pour gestion déloyale et abus de confiance.