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Une orientation plus verte à la politique énergétique

10 juin 2011, 04:15

«Nous avons obtenu presque tout ce que nous souhaitions», se réjouissent l'écologiste Christian Van Singer et le socialiste Roger Nordmann. Les deux Vaudois ne reviennent pas du tour pris par les votes qui ont eu lieu hier au Conseil national après la décision de principe de renoncer à de nouvelles centrales nucléaires.

Non seulement le plénum est revenu sur sa décision de la veille en soutenant le déplafonnement de la rétribution à prix coûtant (RPC) du courant vert injecté, mais il s'est aussi prononcé pour le remplacement des chauffages électriques d'ici à 2025. Il a également approuvé l'introduction de normes d'efficience énergétique. Seuls bémols pour la gauche rose-verte: le Conseil national n'a pas mis de moyens financiers à disposition et les partis bourgeois ont confirmé dans un postulat leur volonté de restreindre le droit de recours des organisations afin d'accélérer les procédures.

Contre les chauffages électriques

Les interventions parlementaires du parti bourgeois démocratique (PBD) ont largement contribué à ce changement de cours que ne laissaient pas entrevoir les premières décisions du Parlement. Le parti d'Eveline Widmer-Schlumpf a montré qu'il n'avait rien à envier aux Vert'libéraux et au PDC en matière de sensibilité écologique. C'est lui qui est à l'origine de la motion contre les chauffages électriques, approuvée par 112 voix contre 71. «Les quelque 250 000 chauffages électriques encore en usage absorbent à eux seuls la production de la centrale nucléaire de Mühleberg», note le président du PBD, Hans Grunder. «En hiver, c'est même quatre fois Mühleberg», souligne Christian van Singer.

Seuls L'UDC et une partie du PDC, dont le président du parti, Christophe Darbellay, se sont opposés à une interdiction pure et simple. «Le principe est juste», explique le Valaisan, «mais il faut l'appliquer avec souplesse. On ne peut pas demander aux propriétaires de résidences secondaires qui ne recourent à ce type de chauffage que quelques semaines par an d'investir 50 000 francs pour une pompe à chaleur.»

Sur un autre point, le Conseil national a carrément changé son fusil d'épaule. Il s'est prononcé par 107 voix contre 72 et neuf abstentions pour le déplafonnement de la rétribution à prix coûtant qui sert à subventionner le courant produit à partir d'énergies renouvelables. Par exemple les courants éolien et solaire. Cette majorité a été acquise grâce à une dizaine de voix libérales-radicales qui se sont ajoutées à celles de la gauche rose-verte, du PDC et du PBD. La veille, le PLR avait pourtant combattu une motion poursuivant le même but.

«Certains des projets actuels sont mal ciblés»

Le Fribourgeois Jacques Bourgeois (PLR) explique ce revirement par la formulation plus générale du texte adopté hier. Lui-même s'est abstenu en tant que président de la commission de l'énergie. «Nous allons prochainement nous pencher sur cette question en commission», explique-t-il. «Le déplafonnement libère des moyens supplémentaires mais il y a aussi d'autres problèmes à régler. Certains des projets actuels sont mal ciblés. Il faut réformer le système de façon à ce que le courant vert injecté soit plus rapidement compétitif. Différentes mesures sont envisageables, par exemple la réduction de la durée du subventionnement, un soutien limité à l'investissement de base ou la fixation de quotas.»

A noter que la ligne définie hier par le Conseil national doit encore être entérinée par le Conseil des Etats. Il se prononcera lors de la prochaine session. christiane imsand

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