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Une initiative veut ancrer le rôle des généralistes

L'initiative populaire «Oui à la médecine de famille» est pratiquement prête au lancement. Non pas pour révolutionner le système, mais pour le réorienter et lui fixer un pivot. Le débat est ouvert. Médecin généraliste à Courfaivre et président de la Société suisse de médecine générale (SSMG).

11 mai 2009, 11:07

Au terme de plusieurs mois de réflexion, et à l'issue d'un séminaire de trois jours au Bürgenstock (LU), la Société suisse de médecine générale (SSMG) a pris samedi sa décision. Son initiative populaire est pratiquement prête à être lancée, pour ancrer dans la Constitution fédérale le rôle central que doit jouer à l'avenir la médecine de famille dans le système de santé.

C'est sous la houlette de l'ancien directeur de l'Office fédéral de la justice, Heinrich Koller, que le texte a été rédigé. Après quelques retouches, il sera soumis au contrôle de la Chancellerie fédérale. La récolte de signatures commencera en septembre, lorsque sera créée la Société de médecine générale, regroupant notamment les généralistes, les internistes et les pédiatres.

Deux raisons principales à cette initiative. D'abord, la tendance au cloisonnement de la médecine spécialisée. «Plus il y a de spécialistes intervenant dans le traitement d'un patient, plus le rôle du médecin de famille est important: lui seul peut garder une vue d'ensemble et coordonner les thérapies, du cas d'urgence jusqu'aux soins de longue durée en EMS», explique la SSMG.

La seconde raison est directement liée à la première: alors que tout le monde reconnaît l'importance de la médecine de famille, elle apparaît comme le parent pauvre du système. La moyenne d'âge des praticiens tourne autour de 55 ans, la relève est dangereusement compromise et la pénurie s'est durablement installée dans des régions entières du pays. Il faut affronter ce paradoxe.

L'objectif de l'initiative est donc de garantir à toute la population un accès à une «médecine de famille professionnellement approfondie et d'excellente qualité, comme composante fondamentale des soins de base». Ce qui implique un statut amélioré pour cette médecine, notamment au niveau de la formation et de l'indemnisation, donc de son attrait pour assurer la relève.

En choisissant de s'adresser directement au peuple, la SSMG compte sur le soutien des patients, considérés comme des «partenaires politiques»: ils ont intérêt à disposer d'une médecine de famille optimale. La relation déjà fondamentale entre le médecin et son patient prend ainsi une nouvelle dimension.

Le débat qui va s'ouvrir montrera si c'est bien cette voie-là qui est souhaitée. /FNU

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