Le 1er août 1291; la prairie du Grütli; Uri, Schwytz et Unterwald défiant la puissante maison des Habsbourg. L’histoire est connue, rebattue, ressassée, mais lire François Walter, c’est refuser de confondre l’histoire avec la légende. Auteur d’une passionnante «Histoire de la Suisse», François Walter (66 ans) aime «déconstruire les certitudes»: l’histoire de la Suisse en devient moins simple, moins linéaire; elle reste «fascinante et totalement passionnante».
Dans votre conclusion, vous vous demandez si vous n’avez pas «une vision trop pessimiste, voire crépusculaire du devenir historique de la Suisse»…
Je porte un regard critique sur la Suisse, oui, mais il faut encore se mettre d’accord sur le sens du mot critique. Il y a une expression que j’aime bien, c’est déconstruire, déconstruire les certitudes. Ce qui me frappe, quand on parle de l’histoire suisse, c’est que les gens ont toujours l’impression de savoir. Quand on leur dit...