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Une bombe explose au siège d'un lobby nucléaire

01 avr. 2011, 04:15

Le débat sur l'avenir de l'atome serait-il en train de déraper? Deux femmes ont été légèrement blessées hier matin par l'explosion d'une lettre piégée à Olten, au siège de Swissnuclear, la fédération des exploitants de centrales nucléaires. Officiellement, pourtant, le Ministère public de la Confédération, qui est en charge de l'enquête, n'était pas en mesure hier soir de confirmer le lien entre l'attentat et la controverse sur l'avenir énergétique de la Suisse.

C'est vers 8h15 que la déflagration s'est produite. Une employée était en train d'ouvrir une enveloppe cartonnée adressée à Swissnuclear quand celle-ci a explosé. Il s'en est suivi une «importante détonation», selon le porte-parole de la police cantonale soleuroise, Urs Eggenschwiler. Les bureaux ont été mis «sens dessus dessous». Une des deux employées souffre de blessures superficielles aux bras et à la poitrine, l'autre de problèmes d'ouïe dus à l'explosion. Toutes deux ont été hospitalisées, mais l'une d'elle a pu rentrer. Quant aux trois autres personnes présentes sur les lieux au moment des faits, elles n'ont subi aucun dommage.

Sitôt la nouvelle de l'attentat connue, les regards se sont tournés vers les milieux antinucléaires. Les Verts et Greenpeace se sont alors empressés de condamner l'attaque, jugée «lâche et méprisable» par le Parti écologiste dans un communiqué. «Le principe de non-violence est fondamental chez Greenpeace. Tous les militants y sont astreints», déclare pour sa part Mark Allemann, co-directeur de la section suisse.

La piste d'un acte antinucléaire n'est néanmoins pas confirmée par le Service de renseignement de la Confédération (SRC). La probabilité d'une telle attaque était même jugée «faible» ces derniers temps. Dans son dernier rapport sur la sécurité, le SRC affirmait ainsi que les activistes d'extrême gauche concentraient leur combat sur la crise économique, la défense des emplois et la lutte conter le fascisme. Une année auparavant, toutefois, l'Office fédéral de la police soulignait que «les milieux d'extrême gauche s'efforcent d'instrumentaliser le thème de l'énergie nucléaire comme ils le faisaient il y a dix ans avec la critique de la mondialisation».

Compte tenu de la menace, la police a appelé les politiciens pro-nucléaires à faire preuve d'une prudence accrue, en particulier en ouvrant leur courrier.

serge gumy

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