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Un plus gros budget militaire ou alors un autre département

Le ministre de la défense Ueli Maurer menace de briguer un autre département s'il n'obtient pas un budget suffisamment élevé pour financer l'armée. Un changement qui ne doit néanmoins pas se faire dans l'urgence.

30 août 2010, 04:15

Ueli Maurer ne peut assumer la responsabilité des troupes militaires si le financement nécessaire à la bonne formation et à l'équipement adéquat des soldats ne lui est pas accordé, indique le ministre démocrate du centre dans une interview diffusée par la «SonntagsZeitung». «Dans ce cas, je devrai renoncer au DDPS.»

Un autre ministre qui pense pouvoir prendre cette responsabilité devra alors devenir le chef du Département fédéral de la défense (DDPS), a poursuivi Ueli Maurer. Ce dernier a néanmoins affirmé qu'un tel changement méritait mûre réflexion.

Le conseiller fédéral estime par conséquent que le 22 septembre, date de l'élection des successeurs de Hans-Rudolf Merz et Moritz Leuenberger, est trop proche pour une redistribution des cartes. Le rapport sur l'armée doit être débattu au préalable, ce qui pourrait prendre une année, selon lui.

Dans l'interview, Ueli Maurer indique qu'il réfléchit à de nouveaux moyens pour financer l'armée. «D'une part, on pourrait redéfinir les contours du frein à l'endettement» afin de libérer des fonds spéciaux pour les avions de combat, propose le ministre.

Il faudrait d'autre part se pencher, selon le conseiller fédéral, sur l'élaboration d'une base constitutionnelle fixant le financement de l'armée. Et de suggérer l'inscription d'un pourcentage du produit intérieur brut destiné à l'armée.

Selon Ueli Maurer, la sécurité de la Suisse est suffisamment importante pour que les moyens figurent dans le budget ordinaire de la Confédération.

Samedi encore, devant les délégués de son parti réunis en assemblée à Baar (ZG), le ministre UDC avait plaidé pour le retour à la sobriété dans l'armée. Cette dernière a fait preuve de grandes ambitions dans un passé récent en voulant «marcher avec les grands» et s'orienter vers l'Otan, perdant ainsi le sens de la réalité. Aujourd'hui, la réalité nous rattrape, avait souligné Ueli Maurer.

Il avait néanmoins poursuivi en indiquant que si la décision de reporter l'achat d'avions de combat avait été difficile à prendre, elle était importante car «elle nous donne un peu de marge de manœuvre». Si la Suisse avait acheté ces avions, il aurait fallu renoncer pendant plusieurs années à un programme d'armement, avait conclu le chef du DDPS.

Ueli Maurer n'était pas le seul à s'exprimer ce week-end sur les crédits à injecter dans l'armée suisse. Le commandant des Forces aériennes a de son côté exigé, dans un entretien accordé au journal «Sonntag», l'investissement dans un nouveau système de défense, élaboré en collaboration européenne.

Markus Gygax redoute en effet que la Suisse soit bientôt à portée d'un nouveau type de missiles guidés, qui en feraient une cible de chantage potentiel. Le monde s'est transformé en village. Quel que soit la partie de la planète dans laquelle il se produit, un événement affecte aussi l'Europe, a-t-il indiqué.

Selon le chef des forces aériennes, des missiles guidés d'une portée de 3000 kilomètres seront mis sur le marché dans un futur proche. La Suisse, qui pourrait alors faire l'objet de pressions, devra s'équiper d'un système de défense anti-missiles ad hoc.

Pour s'assurer une défense optimale, la Suisse aura deux possibilités,a poursuivi Markus Gygax. Soit elle confie sa protection à un Etat tiers, soit elle se dote de son propre système, en collaboration européenne. C'est cette seconde solution que privilégie le commandant. /ats

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