Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un noyau d'opposants contre l'atome

A Bâle et à Berne, des manifestants dopés au soleil ont défilé hier contre l'énergie nucléaire. Dans leur viseur, la centrale française de Fessenheim, proche de la cité rhénane.

26 avr. 2011, 12:07

Quelque 2000 personnes à Bâle et 600 à Berne ont manifesté hier contre le nucléaire. Se joignant aux mouvements de protestation français et allemand, ils ont exigé un arrêt immédiat des centrales, notamment celle de Fessenheim, située à 35 kilomètres de Bâle.

Dans la ville rhénane, les antinucléaires se sont réunis sur la passerelle des trois pays, un pont entre les villes de Huningue (F) et de Weil-am-Rhein (D) à quelques encablures de la frontière helvétique. Des actions similaires se sont tenues sur une douzaine d'autres ponts le long du Rhin, notamment à Strasbourg.

Des slogans tels que «Energie atomique non-merci» ou «Fessenheim casse-toi» étaient lisibles sur les banderoles. «Un avenir sans centrales nucléaires est possible si la volonté politique existe», a déclaré le président du Conseil d'Etat bâlois Guy Morin.

Nucléaire et pacifisme

A Berne, quelque 600 personnes ont pris part le long de l'Aar à la 9e édition de la Marche de Pâques. A Rorschach (SG), ils étaient quelque 200 manifestants à participer à une manifestation identique. Les organisateurs, issus des mouvements pacifistes et des Eglises, ont été rattrapés par l'actualité et la catastrophe de Fukushima.

Les manifestants ont ainsi couplé leurs revendications pacifistes à la question du nucléaire en affirmant que «la lutte mondiale à propos des ressources énergétiques toujours plus limitées est souvent menée avec des moyens militaires». Rejoignant des activistes qui campent depuis plusieurs semaines devant le siège des FMB pour demander l'arrêt de la centrale de Mühleberg, les manifestants ont exigé la «réorientation dans le domaine de l'énergie».

Le thème principal de la Marche de Pâques, organisée pour la première fois en 2003 au début de la guerre en Irak, était cette année la démilitarisation. «Plus de 1 630 milliards de dollars ont été dépensés en 2010 à des fins militaires», ont relevé les organisateurs dans un communiqué. Or les dépenses d'une seule semaine permettraient de résoudre les problèmes de faim dans le monde.

Une cinquantaine de personnes se sont par ailleurs réunies hier sur les crêtes du Jura bernois pour participer à une «marche pour un changement énergétique».

Au cours de leur promenade, elles ont pu visiter la centrale solaire de Mont-Soleil et les installations éoliennes de Mont Crosin. Pour les organisateurs, il s'agissait non seulement de protester contre l'énergie nucléaire mais également de promouvoir les énergies renouvelables.

Un message sera adressé dans ce sens à la direction des FMB, qui exploitent tant la centrale de Mühleberg que celles du Jura bernois.

Délégation en Ukraine

D'autres voix se sont fait entendre lors du week-end pour dénoncer le nucléaire, alors qu'on s'apprête à commémorer aujourd'hui les vingt-cinq ans de Tchernobyl. Les Verts suisses ont ainsi envoyé une délégation qui restera en Ukraine jusqu'à jeudi.

Les conseillers nationaux vaudois Christian van Singer, fribourgeoise Marie-Thérèse Weber-Gobet et bernoise Franziska Teuscher ont participé hier à la cérémonie en mémoire des victimes au cimetière de Slavutych, écrivent les Verts et le PCS. Ils se rendent aujourd'hui à la centrale nucléaire dans la zone interdite de Tchernobyl. Lors de ce voyage organisé par Green Cross Suisse, les parlementaires s'informeront également des effets de la catastrophe sur la société, l'économie et l'environnement. Les Verts de la Broye fribourgeoise, voisins de la centrale expérimentale de Lucens (VD) qui a vécu un incident nucléaire en janvier 1969, ont eux demandé hier dans un communiqué l'arrêt immédiat de la centrale nucléaire de Mühleberg, «par mesure de précaution».

Ils ont relevé que l'installation bernoise comptait parmi les plus anciennes au monde encore en activité. ATS

Votre publicité ici avec IMPACT_medias