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«Un jour noir pour la Terre, comme pour la Suisse»

Au lendemain de la Conférence de Copenhague, la déception des organisations environnementales et des Etats menacés par le réchauffement climatique est aussi grande que les espoirs qu'ils y avaient placés. Le Grand soir du climat attendra encore au moins une année. Le délégué du WWF Suisse a déploré «un jour noir pour la Terre, comme pour la Suisse».

21 déc. 2009, 11:48

Samedi matin, après deux semaines de tractations et d'âpres dernières heures de débats, la conférence a «pris note» de l'Accord de Copenhague, adopté vendredi soir par les chefs d'Etat de 28 pays industrialisés et émergents. Une formulation juridiquement et politiquement moins engageante qu'une adoption formelle.

Pour la première fois, les deux plus grands pollueurs de la planète, la Chine et les Etats-Unis, sont inclus dans l'accord. Ce texte d'à peine trois pages fixe comme objectif de limiter le réchauffement planétaire à deux degrés par rapport aux niveaux pré-industriels, sans décliner le mode d'emploi pour y parvenir.

Il ne reprend ni l'objectif global de réduction des émissions de CO2 de 50% d'ici 2050, rejeté par la Chine et l'Inde, ni l'idée d'une Organisation mondiale de l'environnement. Ces deux points ont été pourtant défendus jusqu'au bout par les Européens. Cet accord a minima appelle les pays industrialisés et les pays en développement à affirmer leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre par écrit d'ici à la fin janvier.

Il prévoit des mécanismes garantissant la transparence de leur mise en œuvre, mais aucun organisme de contrôle indépendant. Il ne fixe pas non plus de date pour un «pic» au-delà duquel les émissions commenceraient à décroître. Le texte prévoit également 30 milliards de dollars d'ici 2012, puis 100 milliards d'ici 2020, destinés en priorité aux pays les plus vulnérables. Une financière qui doit les aider à s'adapter aux impacts du dérèglement climatique.

Cet accord revient à proposer «une poignée de petite monnaie pour trahir notre peuple et notre avenir», a lancé, très remonté, le délégué de Tuvalu. Cet archipel du Pacifique sud est directement menacé par la montée des eaux liée au réchauffement de la planète. Présentes en nombre à Copenhague, les ONG ont également dénoncé un fiasco. «Pas de contrainte, aucun objectif à 2020 ni à 2050: difficile d'imaginer pire conclusion», a déploré Greenpeace. Le texte a également été rejeté par les délégués du Venezuela, de la Bolivie, de Cuba ou du Nicaragua. Ils se sont agacés de la façon dont les dirigeants des grands pays ont négocié en petit comité. L'accord de Copenhague est en effet issu des discussions menées en secret, en contradiction avec les règles multilatérales des Nations unies, par une sorte de G-20 élargi - Etats-Unis, Europe et grands pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud -, soit les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre. Alors que les pays asiatiques, dont la Chine, déclaraient hier être satisfaits de l'accord qui jette les bases d'un consensus sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre, les Occidentaux adoptaient un profil bas. Barack Obama a salué un accord «significatif» et «sans précédent», mais a reconnu que les progrès étaient «insuffisants». Nicolas Sarkozy a estimé que l'accord n'était «pas parfait», mais que c'était «le meilleur possible».

La chancelière allemande Angela Merkel a proposé d'organiser une conférence à Bonn dans six mois, pour faire le point avant le prochain sommet, prévu dans un an à Mexico. /ats-afp

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