Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un grand chambardement houleux au Conseil fédéral

Vaste redistribution des cartes au Conseil fédéral. Doris Leuthard passe aux infrastructures et Eveline Widmer-Schlumpf aux finances. Par vote, l'Economie est attribuée à Johann Schneider-Ammann et Justice et police à Simonetta Sommaruga.

28 sept. 2010, 11:47

Alors qu'on attendait peu de changements, à entendre les déclarations de ces derniers jours, c'est le grand chambardement. Quatre départements changent de titulaire, ce qu'on n'avait plus vu depuis 1960. Le mouvement est amorcé par Doris Leuthard qui, comme Pascal Couchepin en 2003, estimait avoir fait le tour des dossiers de l'Economie et souhaitait relever de nouveaux défis. Elle reprend les rênes des infrastructures (environnement, transports, énergie et communications).

Micheline Calmy-Rey n'ayant pas envie de quitter les Affaires étrangères, c'était à Eveline Widmer-Schlumpf de faire valoir son souhait de laisser Justice et Police pour passer aux Finances.

Ainsi ont été repourvus les deux départements laissés vacants par Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz. A l'étape suivante, ni Ueli Maurer, ni Didier Burkhalter n'ont apparemment demandé à changer: ils conservent donc, respectivement, la Défense et l'Intérieur.

Restait à repourvoir l'Economie et Justice et Police. Comme les élus de mercredi dernier, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann, souhaitaient tous deux l'Economie, il a fallu voter. Et c'est le libéral-radical qui l'a emporté, laissait Justice Police à sa collègue socialiste.

Bien que le Conseil fédéral ne soit pas tenu de le dire, il indique dans son communiqué qu'il a fallu voter, ce qui signifie qu'après un vif débat, les positions n'étaient pas conciliables. «Personnellement, j'aurais préféré une solution consensuelle», a réagi hier Simonetta Sommaruga, ajoutant aussitôt qu'elle «respecterait la décision du collège et entendait bien s'engager de toutes ses forces» dans ses nouvelles fonctions, bien qu'elle ne soit pas juriste.

Johann Schneider-Ammann ne pouvait qu'être satisfait de son sort: il pensait hériter des questions délicates qui se posent aux Finances, il se retrouve beaucoup moins exposé à l'Economie. Le président du Parti bourgeois démocratique (PBD), Hans Grunder, admettait hier que la répartition des départements avait été discutée avec le PLR et le PDC, lors de leurs entretiens réguliers. «Mais aucun accord n'a été passé», a-t-il précisé.

Eveline Widmer-Schlumpf, représentante du PBD, était déjà ministre des Finances dans son canton (GR), où il a donné des preuves de compétence, rappelle le PBD. Mais son siège sera revendiqué dans un an par l'UDC, qui s'estime sous-représentée aujourd'hui. L'UDC a d'ailleurs qualifié la nouvelle répartition, à un an seulement de la fin de la législature, de «coup de force» des partis du centre pour sauver leur pouvoir.

De leur côté, les Verts craignent l'arrivée, avec Doris Leuthard, d'une «championne du nucléaire» à la tête des infrastructures. Quant au PS, il parle d'une «action punitive» de la part des partis bourgeois, dont Simonetta Sommaruga est «victime» aujourd'hui. Le PLR et le PDC sont évidemment satisfaits. /FNU (avec ats)

Votre publicité ici avec IMPACT_medias