Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un chamboulement jamais vu au Conseil fédéral depuis 1960

En opérant une grande rocade, le Conseil fédéral rompt avec la pratique des dernières années. Le dernier chamboulement date à fin 2002. Mais il faut remonter à 1960 pour qu'autant de départements soient concernés.

27 sept. 2010, 16:47

Fin 1959 marque l'instauration de la formule magique. Quatre nouveaux conseillers fédéraux font leur arrivée en janvier 1960 au  gouvernement: les socialistes Hans-Peter Tschudi et Willy Spühler ainsi que les PDC Ludwig von Moos et Jean Bourgknecht.

Résultat: les dicastères passent d'une main et surtout d'un parti à l'autre. Seuls les radicaux Max Petitpierre, aux affaires étrangères, et Paul Chaudet, à la défense, restent en poste. Le Département fédéral de l'intérieur (DFI) jusqu'alors en mains démocrates-chrétiennes revient au PS.

Le Département fédéral de justice et police (DFJP) passe de l'UDC au PDC, celui des finances (DFF) passe le PLR au PDC, celui de l'économie (DFE) du PDC à l'UDC et l'ancêtre du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) passe du PDC au PS.

Trois départements fin 2002
Les cinquante années suivantes, les rocades n'ont concernés qu'au plus trois dicastères. Comme cela a été la cas la dernière fois fin 2002. Elue au Conseil fédéral, la socialiste Micheline Calmy-Rey n'a pas hérité de l'intérieur que dirigeait auparavant sa camarade Ruth Dreifuss.

Ce département a été repris par le radical Pascal Couchepin, qui a laissé l'économie au chef démocrate-chrétien de la diplomatie Joseph Deiss. Et Mme Calmy-Rey s'est retrouvée à la tête des affaires étrangères.

Continuité entre deux
Depuis lors et avant la surprise d'aujourd'hui, les nouveaux venus se sont contentés du dicastère laissé vacant. Didier  Burkhalter a repris le département de l'intérieur des mains de Pascal Couchepin, Ueli Maurer la défense de celles de Samuel Schmid et Eveline Widmer-Schlumpf justice et police de celles de Christoph  Blocher.

Doris Leuthard avait succédé auparavant à Joseph Deiss à la tête  du département de l'économie. A leur arrivée au gouvernement, Christoph Blocher et Hans-Rudolf Merz avaient eux aussi repris les dicastères laissés libres.

Rocades assez courantes
Avant 2002, les rocades étaient plus courantes. En novembre 1995,  Moritz Leuenberger a repris le DETEC de mains de l'UDC Adolf Ogi qui a hérité de la défense. Les finances laissées par Otto Stich sont passées au radical Kaspar Villiger qui a lâché le département militaire.

En avril 1993, la socialiste Ruth Dreifuss est devenue cheffe du département de l'intérieur, que dirigeait auparavant le PDC Flavio  Cotti. Ce dernier a repris les affaires étrangères, jusqu'alors en mains socialistes avec René Felber.

Début 1989, la radical Kaspar Villiger a succédé à la radicale Elisabeth Kopp. Il n'a pas hérité du DFJP mais de la défense. Le PDC Arnold Koller, jusqu'alors chef du département militaire, s'est installé à la tête du DFJP.

En 1987, Arnold Koller avait repris les rênes de l'armée. Son prédécesseur à ce dicastère Jean-Pascal Delamuraz était passé à l'économie que le démissionnaire, le PDC Kurt Furgler, occupait.

En 1983, le radical Rudolf Friedrich est devenu chef du DFJP, un poste occupé auparavant par Kurt Furgler qui est passé à l'économie.

En 1980, l'UDC Leon Schlumpf a repris l'ancêtre du DETEC au socialiste Willy Ristchard qui a hérité des finances. Georges-André Chevallaz a alors abandonné ses habits de grand argentier pour revêtir l'uniforme de ministre de la défense, endossé auparavant par Rudolf Gnägi. /ats

Lire aussi 
"Quatre départements changent de main, le PS mécontent"

Votre publicité ici avec IMPACT_medias