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Un bonus fiscal pour les papas

31 mai 2011, 11:07

Les femmes ne sont pas les seules à s'épuiser entre maternité et vie professionnelle. De nombreux hommes sont frustrés de ne pas avoir suffisamment de temps à consacrer à leurs enfants.

L'association faitière des pères «männer.ch» vient de trouver l'œuf de Colomb qui doit ouvrir la porte au congé parental sans ruiner l'Etat ou les entreprises. Il s'agit de constituer une épargne privée non imposable dont l'avoir financerait une réduction du temps de travail.

A titre d'exemple, un employé pourrait épargner 5% de son salaire pendant quatre ans pour pouvoir travailler à 80% pendant une année. L'idée a fait «tilt» dans le monde politique. Cinq parlementaires de tous horizons (UDC, PDC, PLR, PS et Vert) ont décidé de la porter sous la Coupole fédérale.

Projet ouvert aux femmes

Bien que le public cible soit avant tout masculin, le projet est ouvert aux femmes comme aux hommes. Deux variantes sont imaginées. La première est un copié-collé de la prévoyance privée professionnelle (3e pilier) alors que la deuxième prévoit un modèle d'épargne facultatif soumis par les caisses de pension. Si le désir d'enfant ne se réalisait pas, le montant épargné serait versé au 3e pilier et pourrait être retiré selon les mêmes conditions, notamment pour acquérir un logement.

«Cette prévoyance familiale a l'avantage de ne pas créer une solidarité forcée entre les personnes avec et sans enfants», s'enflamme le libéral radical bernois Christian Wasserfallen. «Elle est défendable du point de vue libéral car elle ne cause pas de charges sociales ou salariales supplémentaires.» Même enthousiasme chez l'UDC bernoise Andrea Geissbühler: «Ce modèle n'impose pas une définition étatique des rôles et ne promeut pas la dissolution de la cellule familiale.»

A gauche, la socialiste bâloise Anita Fetz s'engage avec un peu moins d'ardeur, mais elle estime qu'il faut soutenir tout projet qui va dans le sens d'une meilleure politique familiale. Selon elle, il faudrait néanmoins fixer un plafond financier et une limite d'âge, par exemple 35 ans.

Sceptitudes romandes

On ne trouve aucun Romand parmi les partisans directs de ce projet. Sensible à la problématique des pères, le PDC genevois Luc Barthassat reste néanmoins sceptique. «J'espère que ce n'est pas une excuse pour bloquer d'autres mesures». Le socialiste vaudois Roger Nordmann fait lui aussi la moue. «Ce modèle n'apporte rien aux familles qui ont des enfants jeunes. Il risque de se transformer en simple outil d'optimisation fiscale pour les ménages disposant d'un revenu confortable. Je ne vais pas le combattre mais je pense qu'il est préférable de continuer à mettre l'accent sur le développement du congé-paternité.»

Le Vaudois est l'un des premiers à avoir lancé le débat sur cette question. Son propre projet a été repoussé par les Chambres, mais le Parlement doit bientôt se prononcer sur un congé-paternité de deux semaines financé par les allocations pour pertes de gain. Il est soumis par l'évangélique bernoise Marianne Streiff-Feller.

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