Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Tribunal fédéral: traiter une employée de "Mistinguett", ça n'est pas du harcèlement sexuel

Une Vaudoise réclamait 50'000 francs à son employeur, accusant un supérieur de l'avoir traitée de "Mistinguett". Comme la justice cantonale, le Tribunal fédéral estime que la référence à l'égérie de la Belle Epoque n'avait rien de réellement négatif.

13 févr. 2019, 11:58
Mistinguett était, avec Joséphine Baker, la star de La Belle Epoque en France.

Une employée licenciée ne peut pas invoquer un harcèlement sexuel parce qu'un supérieur l'a appelée "Mistinguett" lors d'un apéritif. Selon le Tribunal fédéral, ce surnom ne doit pas être compris comme une allusion à une danseuse de cabaret au sens moderne du terme.

La recourante avait réclamé en vain une indemnité de plus de 50'000 francs devant la justice vaudoise. Comptable dans une société de négoce, elle avait été licenciée à la suite de problèmes structurels.

Ayant entendu son supérieur la qualifier de "Mistinguett", elle invoquait un harcèlement sexuel. Selon elle, le surnom faisait référence à une danseuse de cabaret exhibant ses jambes devant un public. Une telle allusion ne pouvait être que dégradante à son égard.

Rien de négatif chez la vraie Mistinguett

Dans un arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral se rallie à l'appréciation de la cour cantonale. Cette dernière avait estimé que, certes, Jeanne Florentine Bourgeois, alias Mistinguett, était une célèbre meneuse de revue et danseuse de cabaret de la Belle Epoque. Cependant, elle s'était rendue fameuse par sa grâce et son esprit. Sa biographie ne comportait aucune connotation négative.

Les juges fédéraux ajoutent que le terme est utilisé aujourd'hui pour désigner de manière affectueuse une jeune fille. Même si l'intention du supérieur n'était pas flatteuse et qu'il pensait peut-être à une "figure empanachée sur des jambes effilées", la comparaison ne relevait pas du harcèlement sexuel. Pour la justice, la barre ne doit pas être placée si bas lorsque l'auteur des propos désobligeants fait surtout étalage de son ignorance.

En outre, il y a une différence de taille entre une meneuse de revue ou une danseuse de la Belle Epoque et une artiste de cabaret au sens moderne du terme, "où il n'y a plus ni véritable artiste, ni cabaret-théâtre", conclut le Tribunal fédéral.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias