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Trafic: 26 milliards de kilomètres avalés, 20'000 heures dans les bouchons

88 trajets Terre-Lune, c'est la distance que les automobilistes suisses ont totalisée l'an dernier sur les autoroutes du pays. Un succès grandissant qui fait aussi grimper les heures passées à attendre dans les bouchons.

05 mai 2014, 18:23
Les autoroutes suisses ont de plus en plus de succès, mais cela implique aussi de plus en plus de perturbations, comme ici, au Gothard.

Les automobilistes avalent toujours plus de kilomètres en Suisse. En 2013, ils en ont parcouru plus de 26 milliards sur les routes nationales, soit 1,7% de plus qu'en 2012. Cette croissance du trafic n'est pas sans conséquences: l'attente dans les embouteillages a augmenté de 3,4% l'an dernier.

Les conducteurs ont patienté un peu moins de 20'600 heures dans des bouchons sur les autoroutes suisses en 2013, a précisé lundi l'Office fédéral des routes (OFROU) dans un communiqué. L'augmentation est cependant moins forte que l'année précédente. Les surcharges de trafic sont responsables de trois quarts des embouteillages.

Les bouchons causés par des accidents ou des travaux ont eux diminué de respectivement 4% et 12%. Par ailleurs, les camions ont parcouru moins de kilomètres sur les autoroutes suisses l'année passée.

Routes cantonales délaissées

Les 26,39 milliards de km parcourus l'an dernier sur les autoroutes suisses correspondent à 88 trajets entre la Terre et la Lune. Les routes nationales attirent 42,7% du trafic alors qu'elles ne représentent que 2,5% du réseau.

La qualité de ce réseau et des autoroutes elles-mêmes attirent de plus en plus d'automobilistes, constate Doris Leuthard. Selon la ministre des transports, ces derniers roulent de moins en moins sur les routes cantonales. Une tendance qui devrait se poursuivre, a annoncé la conseillère fédérale aux médias réunis sur le chantier d'élargissement de l'A1 à Gunzgen (SO).

Frais d'entretien en hausse

Les contournements autoroutiers soulagent le trafic des villes et des agglomérations mais surchargent le réseau national, observe Doris Leuthard, soucieuse. Les routes nationales ne sont dès lors plus des routes à grande vitesse aujourd'hui, telles qu'elles avaient pourtant été conçues. Les dégâts d'usure qu'elles subissent en raison de leur surcharge sont en outre de plus en plus fréquents.

Si l'augmentation des heures d'attente dans les bouchons se poursuit, la facture pour l'entretien des autoroutes et les dégâts à l'environnement s'alourdiront eux aussi, a mis en garde la conseillère fédérale.

FORTA pour les goulets d'étranglement

Le Conseil fédéral entend répondre à l'augmentation de la mobilité et au financement des routes nationales et du trafic d'agglomération, avec le fonds FORTA. Le projet doit permettre de réduire certains goulets d'étranglement.

Le Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) serait financé par une hausse de la taxe sur les carburants. Les recettes de cette taxe sont en effet en baisse car les voitures consomment de moins en moins d'essence. Sans hausse de la taxe, le trou financier risque d'atteindre 1,2 milliard de francs par an dès 2017, avertit Doris Leuthard.

Investissements en région genevoise

Côté dépenses, le Parlement devra se prononcer sur des investissements pour les tronçons Genève Aéroport - Le Vengeron, Luterbach-Härkingen (SO) et Andelfingen-Winterthour (ZH). Des mesures doivent également être prises pour le contournement de Crissier (VD).

La question du financement et des objectifs du fonds FORTA suscite cependant des divisions. La gauche veut l'utiliser pour financer essentiellement les transports publics, la droite veut le consacrer à la route uniquement. Le lobby routier ne veut lui pas entendre parler d'une hausse de la taxe sur les carburants.

Limiter l'impact des travaux

En attendant, l'OFROU prend des mesures pour limiter l'impact des travaux d'entretien sur le flux du trafic. Les travaux nocturnes en font partie, précise le directeur de l'OFROU Rudolf Dieterle.

Le trafic routier est en outre dévié sur des ponts ou des pistes provisoires pour éviter les zones de travaux. Ces mesures entraînent toutefois une hausse des coûts de 15%.


 

 
 
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