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Tourisme: la Suisse part à la recherche de nouveaux débouchés locaux

Le tourisme suisse est à la recherche de nouveaux débouchés locaux pour faire face à la crise provoquée par le coronavirus. Mais un défi doit encore être franchi: le "Röstigraben" aux touristes romands.

03 juil. 2020, 10:10
Avec la pandémie de coronavirus et les restrictions de voyage, les professionnels du tourisme en Suisse cherchent de nouveaux débouchés pour les vacances d'été qui approchent à grand pas.

Avec la pandémie de coronavirus et les restrictions de voyage, les professionnels du tourisme en Suisse cherchent de nouveaux débouchés pour les vacances d'été qui approchent à grand pas. Un des défis reste à faire franchir le "Röstigraben" aux touristes romands.

Si les voyageurs alémaniques sont enchantés de faire régulièrement du tourisme côté francophone, les Romands sont plus difficiles à convaincre. Selon une récente étude de Suisse Tourisme, seuls 10,3% des Genevois, 10,8% des Vaudois et 12,3% des Neuchâtelois qui passent leurs vacances en Suisse se rendent ainsi dans les Grisons.

Besoin de remonter la pente

A tort estiment de nombreux professionnels comme Peder Plaz, associé et membre du conseil d'administration de Hanser Consulting, qui estime que chaque Suisse devrait au moins une fois avoir visité un parc naturel régional comme celui d'Ela dans les Grisons.

"Attirer les Romands avec la culture rhéto-romanche, le côté latin des Grisons, dans l'Engadine" est un objectif à atteindre, précise l'expert de Hanser Consulting.

Autre exemple, la route verte, de Schaffhouse à Genève en e-bike à travers six parcs naturels régionaux, est une offre phare qui vise aussi à créer un pont culturel entre la Suisse alémanique et la Romandie, explique une responsable de la communication et du marketing du Réseau des parcs suisses.

Frappés de plein fouet par la crise du coronavirus, les hôteliers, loueurs d'appartements de vacances et restaurateurs comptent sur Suisse Tourisme pour les aider à remonter la pente, après des semaines de confinement et d'effondrement du chiffre d'affaires.

La faîtière a récemment lancé une vaste campagne d'affichage à travers tout le pays pour encourager les Helvètes à combler l'absence des touristes européens et asiatiques dans les villes et stations de montagne.

Forfait avantageux

Coire, décrite comme plus ancienne ville de Suisse, révèle des surprises: elle est très régulièrement visitée par des touristes francophones, plus que par des italophones, alors que l'Italie est géographiquement beaucoup plus proche, relève Leonie Liesch, directrice de l'office du tourisme de la capitale grisonne. "Nous travaillons avec des guides qui maîtrisent parfaitement le français et collaborons avec un opérateur basé en Suisse romande".

Créer des offres en collaboration avec des partenaires dans les domaines du tourisme d'expérience et de la durabilité, c'est l'objectif des parcs suisses pour attirer les visiteurs. Toutes les offres des parcs sont atteignables par les transports publics et, selon la dernière étude du Réseau des parcs suisses, 80% à 90% des visiteurs viennent de la Suisse.

Autre pôle d'attraction du tourisme alémanique, la ville de Lucerne, qui avait été visitée par Hillary Clinton il y a quelques années, redouble d'imagination et d'efforts pour attirer les Romands, alors que le cars de touristes chinois lui font désormais cruellement défaut.

Des offres comme le Tell-Pass, qui permet de voyager gratuitement en train, bus et bateau dans la région de la ville seront prochainement proposées et d'autres offres spécifiques à la cité sont prévues. Des visites guidées dans la langue de Molière font partie des points forts depuis longtemps.

Pas de compensation des touristes étrangers

L'hôtellerie suisse a enregistré 1,3 million de nuitées en mars, un effondrement de 62,3% par rapport à la même période de l'année précédente, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Toutes les régions de Suisse ont été pénalisées par les mesures prises face à la pandémie de coronavirus et la fermeture de nombreux hôtels, à l'image de Zurich (-64,7%), la région lémanique (-64,1%), la Suisse centrale (-64,2%) ou du Tessin (-60,7%). Seule la Suisse orientale a affiché un recul légèrement moindre (-57,9%).

Sur les trois premiers mois de l'année, le recul est le plus marqué au Tessin (-26%), qui a été le premier canton le plus touché par le Covid-19, suivi par Zurich (-22,4%) et la Suisse du nord-ouest (-22%). La région lémanique affiche un repli de 18,9% quand la Suisse orientale a mieux résisté là aussi (-13,4%).

Alors que les Suisses sont incités à passer leurs vacances d'été au pays, les hôteliers doivent adapter leur stratégie et leurs offres aux clients locaux, a récemment expliqué Martin Eichler, chef économiste du BAK à Bâle. "Mais les touristes nationaux ne compenseront en aucun cas la perte des touristes étrangers", a averti son homologue du KOF Florian Hälg.

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