Les gardes-frontière n'avaient encore jamais refoulé cette année autant d'immigrés illégaux épinglés au Tessin qu'au cours de la dernière semaine de juillet. Au total, 1349 migrants ont été arrêtés durant cette période, dont 1102 reconduits tout droit vers l'Italie. Les demandes d'asile ont, elles, dégringolé.
Les immigrés illégaux sont renvoyés directement à la frontière s'ils n'ont par exemple pas déposé de demande d'asile en Suisse et n'utilisent le territoire helvétique que comme espace de transit. Plus la différence entre le total des migrants illégaux arrêtés et le nombre de ceux refoulés est importante, plus le nombre de demandes d'asile est élevé.
Cette différence atteint un total de 247 pour la frontière sud au terme de la dernière semaine de juillet, selon les chiffres hebdomadaires provisoires de l'Administration fédérale des douanes (AFD), publiés mardi. Depuis fin mai et la nouvelle aggravation de la crise migratoire en Europe, on n'a jamais dénombré aussi peu de demandes d'asile déposées au Tessin.
En comparaison, au cours des deux derniers mois, la différence entre les deux chiffres atteignait en moyenne 660 par semaine. Durant la 3e semaine de juillet, elle s'est même élevée à 981.
Surtout des Erythréens
Cette différence ne représente toutefois pas exactement le nombre de demandes déposées, car d'autres facteurs d'influence existent, rappelle l'AFD. Mais la corrélation demeure évidente: "plus il y a de demandes d'asile, moins on compte de personnes refoulées".
Aucun changement notable au niveau de l'origine des migrants illégaux appréhendés par les gardes-frontière ne peut expliquer le recul du nombre de requêtes déposées. Plus de la moitié des personnes arrêtées au cours de la dernière semaine de juillet venaient d'Erythrée, comme lors des semaines précédentes. Suivent l'Ethiopie, la Gambie, le Nigeria et la Somalie.