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Températures douces: la faune est en avance sur son réveil habituel

Avec les températures clémentes qui règnent sur la Suisse depuis plusieurs semaines, certaines espèces d'animaux sortent peu à peu de leur hibernation, avant l'heure.

26 févr. 2014, 13:44
Eine Rotwangenschildkroete hat am Donnerstag, 20. Februar 2014 ihre Winterruhe beendet und sonnt sich im Teich des Altersheims Sunneziel in Mengen. (KEYSTONE/Sigi Tischler)

Tout comme les fleurs et les arbres, les animaux sont eux aussi entrés en mode printanier avec les températures particulièrement clémentes de ces dernières semaines. Si la précocité de la faune reste plus discrète que celle de la flore, certaines espèces ont déjà pointé le bout de leur nez.

Exemple le plus frappant, les tortues des marais ont déjà mis fin à leur hibernation, a observé le parc animalier de Goldau (SZ). C'est un, voire deux mois plus tôt qu'à l'accoutumée.

Pendant l'hiver, ces tortues se posent au fond d'un étang et leur température corporelle descend à 4 degrés, comme celle de l'eau. Le réchauffement de l'étang et l'augmentation de l'ensoleillement les tirent de leur hibernation, généralement en mars ou avril.

Bains de soleil à midi

Cette année, les tortues de Goldau ont déjà commencé à sortir pour prendre des bains de soleil en milieu de journée. Pendant les nuits encore fraîches, elles redescendent au fond de l'étang.

Des salamandres tachetées ont elles aussi déjà été observées. "Elles apparaissent normalement plus tard dans l'année", explique mercredi à l'ats Simon Capt du Centre suisse de cartographie de la faune (CSCF).

Avec la floraison précoce des arbres et des fleurs, les abeilles domestiques sont également actives. Cela dit, dans ce cas comme dans celui de beaucoup d'espèces, on ne le remarque pas tout de suite car le processus compte plusieurs stades, comme la ponte de larves.

Risque de pertes

La météo printanière influence aussi les amphibiens. S'il est normal pour certaines grenouilles de chercher un point d'eau pour la ponte en février déjà, d'autres se sont mises en route plus tôt que d'habitude.

Cette précocité comporte des risques. S'il y a une baisse de température après le redoux, le phénomène peut conduire à des pertes d'oeufs et de larves, selon M. Capt. Mais, rassure-t-il, avec des conditions météorologiques différentes d'une année à l'autre, cela se nivelle.

Dans les vergers, le débourrement (éclosion des bourgeons) a débuté avec au moins 15 jours d'avance. "Les bourgeons des abricotiers sont déjà rouges", a constaté Philippe Monney, spécialiste de l'arboriculture à l'Institut de recherche agronomique Agroscope à Conthey (VS). L'année passée, le débourrement avait été tardif, une situation assez rare sur les vingt dernières années.

Inquiétudes pour les producteurs

Une éclosion prématurée des bourgeons ne conduit pas automatiquement à une récolte précoce. D'autres paramètres, comme la température, entrent en jeu. "La floraison peut s'étendre sur une période plus longue", note M. Monney.

Pour le producteur, ce débourrement prématuré n'est pas synonyme de réjouissances. "C'est une situation inquiétante, car les fleurs sont davantage à la merci d'un gel printanier qui peut occasionner de nombreux dégâts pour les futures récoltes", a précisé le spécialiste.

Petite lueur d'espoir pour les consommateurs, la qualité des fruits pourrait être supérieure. Un gel printanier peut avoir pour conséquence de diminuer le nombre de fleurs, et donc de futurs fruits, permettant ainsi à l'arbre de disposer de davantage de nutriments pour chaque fruit.

Cette situation est cependant rare, selon Philippe Monney. "Comme il fait plus froid près du sol qu'en hauteur, les effets du gel se font sentir sur les branches inférieures. La répartition des futurs fruits sur l'arbre est alors déséquilibrée".

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