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Tamoil critique l'attitude des autorités valaisannes

La société Tamoil se plaint du traitement dont elle fait l'objet par les autorités valaisannnes. L'assainissement de la raffinerie de Collombey est au coeur du problème.

27 déc. 2012, 16:16
Vue aerienne des installations de la raffinerie Tamoil ce vendredi 7 aout 2009 a Collombey, Valais. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

 

Tamoil Suisse critique dans une lettre ouverte les délais jugés irréalistes pour l'assainissement de la raffinerie de Collombey (VS). La compagnie se plaint également de la médiatisation de cette affaire. Au canton, on juge la démarche "un petit peu étonnante".
 
Dans cette missive adressée au président de l'Union pétrolière et publiée sur le site Internet de Tamoil Suisse, cette dernière proteste contre "la position inacceptable de l'Autorité environnementale valaisanne".
 
"Il s'agit d'un appel au réalisme", a indiqué à l'ats une porte-parole de la société, confirmant une information du "Nouvelliste". Évoquant les délais fixés pour remplir les objectifs imposés par le canton, Tamoil estime que ses observations "n'ont pas été prises en considération".
 
"Au lieu de cela, elles ont été accueillies par des décisions imposant une version partiellement modifiée du calendrier actuel avec la menace d'arrêter l'activité de raffinage si les délais n'étaient pas respectés", écrit Tamoil.
 
En outre, "ces mesures ont été malheureusement associées à une campagne médiatique contre la société (...) dans ce qui était une dénonciation publique critiquable".
 
"Clause punitive"
 
Selon elle, "la décision du canton et ses dispositions punitives ont été inutilement publiées" et "des déclarations négatives sur la société ont été ensuite faites par le chef de l'autorité environnementale valaisanne". Enfin "l'Autorité a décidé d'invoquer une clause punitive qui lui permet d'accélérer le programme de mise en oeuvre de certains travaux".
 
Selon Tamoil, les autorités valaisannes ont décidé de cette accélération en étant pleinement conscientes de sa non-viabilité financière pour la société. Elle invoque en particulier des difficultés liées à la situation des raffineries au niveau international ainsi qu'à la révolution libyenne. Et de conclure que les mesures jugées excessives, inutiles et purement punitives, "ne seront pas acceptées".
 
Une démarche "un petit peu étonnante"
 
Interrogé par l'ats, le chef du service valaisan de la protection de l'environnement Cédric Arnold juge la démarche "un petit peu étonnante". Cela d'autant plus que "durant cette dernière année les travaux progressaient bien".
 
Concrètement, il souligne que le délai pour imperméabiliser les bacs de rétention avait été fixé en mai 2009 au 30 octobre 2018, à condition que tous les autres délais d'assainissement soient respectés. "Malheureusement, Tamoil n'a pas respecté ces délais, ce qui implique que l'échéance de 2018 a été avancée comme prévu au 30 octobre 2013", précise M. Arnold.
 
Cette clause était prévue depuis 2009 et les retards ont été constatés en 2011. Tamoil a ensuite fait un premier recours au Conseil d'Etat, qui a été rejeté, puis un second au Tribunal cantonal, également rejeté le 23 novembre dernier.
 
"Ce que conteste Tamoil est donc une décision confirmée par deux instances de recours", note Cédric Arnold. Un recours au Tribunal fédéral est encore possible.
 
Pollutions réitérées
 
La raffinerie est pointée du doigt depuis de nombreuses années pour les pollutions qu'elle occasionne. En 2005, 300 litres d'hydrocarbures terminent dans le Rhône après un problème de trop-plein dans les bacs de rétention. Le Valais exige un assainissement et des mesures de protection de l'air et de l'eau.
 
Une série d'améliorations sont apportées mais elles ne sont pas jugées suffisantes par le canton. En 2008, le canton de Vaud dénonce Tamoil en justice pour avoir laissé s'écouler dans la nappe phréatique et dans le Rhône 151'000 litres d'essence et exige à son tour un assainissement de la raffinerie.
 
En 2009, une tonne de boue contenant l'équivalent de quatre litres de mazout finit dans le Rhône. L'Etat du Valais dépose une plainte pénale et rend une décision d'assainissement des installations de traitement des eaux de la raffinerie.
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