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Suisse rayée d'«Erasmus plus», vives réactions au Parlement européen

La Commission européenne a confirmé mercredi que la Suisse ne participerait plus aux programmes "Horizon 2020" et "Erasmus plus". Le débat sur les relations entre la Suisse et l'Europe a provoqué des réactions en cascade.

26 févr. 2014, 19:14
Lorenzo Fontana du Groupe Europe libertés démocratie prépare un drapeau suisse à la session plénière du Parlement européen à Strasbourg.

La Commission européenne a confirmé mercredi que la Suisse ne participerait plus aux programmes "Horizon 2020" et "Erasmus plus" qu'au titre d'Etat tiers. Au Parlement européen, éclats et échanges houleux ont ponctué un débat sur les conséquences de la votation du 9 février qui a permis aux populistes de donner de la voix.

La Suisse ne participera au programme d'échange d'étudiants "Erasmus plus" que comme Etat tiers lors de l'année académique 2014-15. Cette annonce a été faite par le commissaire européen László Andor lors du débat à Strasbourg.

Berne a dépassé les dates d'attribution des bourses. "Ce qui implique que la Confédération ne sera pas traitée sur un pied d'égalité avec les Etats membres de l'Union", a précisé M. Andor. Quelque 10'000 étudiants suisses au total ont bénéficié du dispositif Erasmus Entre 2010 et 2013.

En outre, en l'absence d'un accord international spécifiant les conditions de son association au programme de recherche "Horizon 2020", la Suisse ne sera pas un "pays associé" en 2014, mais aussi seulement un pays tiers. Les soumissions de projets suisses seront considérées en conséquence.

Réponse rapide attendue

La Confédération a indiqué poursuivre ses délibérations internes sur l'extension de la libre circulation à la Croatie jusqu'au début avril. "Nous avons besoin d'une réponse rapidement ", a déclaré M. Andor, soulignant que le "business as usual" n'était pas une option.

La Commission européenne avait suspendu les négociations sur la participation suisse aux programmes européens sur la recherche scientifique "Horizon 2020" et "Erasmus plus" après la votation du 9 février et la décision du Conseil fédéral de suspendre l'élargissement de la libre circulation avec la Croatie.

"La dictature européenne doit cesser!"

Au Parlement européen, le débat sur les conséquences de cette votation a connu un coup d'éclat. Le député italien de droite Mario Borghezio, brandissant un drapeau rouge à croix blanche, a scandé"Liberté pour les peuples!"

"La dictature européenne doit cesser!", a tonné le politicien de la Ligue du Nord, en français et en italien, pendant le discours de Laszlo Andor. Il a ensuite été renvoyé de la salle.

Son coup d'éclat n'a pas eu d'effet sur la plupart des autres parlementaires, qui ont critiqué la votation populaire suisse du 9 février et appelé Berne à agir.

Cohn-Bendit rappelé à l'ordre

Daniel Cohn-Bendit, chef de file des Verts, a été rappelé à l'ordre après avoir apostrophé Bruno Gollnisch: "vous êtes des crétins finis parce que vous n'avez pas compris les valeurs de l'Europe". "J'ai plein d'admiration pour son intelligence et plein d'humilité pour mon crétinisme", a répondu M. Gollnisch.

Laszlo Andor a de son côté rappelé la position de l'UE selon laquelle la libre circulation des personnes "est un droit fondamental" qui "n'est tout simplement pas négociable".

Le ministre aux affaires étrangères suppléant de l'UE, le Grec Dimitrios Kourkoulas, a répété que les quotas pour l'immigration que la Suisse désire instaurer ne sont pas acceptables. Il a enjoint la Confédération à signer l'extension de la libre circulation des personnes à la Croatie, et redit qu'elle ne pouvait pas bénéficier d'un "menu à la carte".

"Ne pas déresponsabiliser les Suisses"

M. Cohn-Bendit a invité à "ne pas déresponsabiliser les Suisses". Il a prédit qu'ils "reviendront à genoux parce qu'ils ont besoin de l'Europe", car "60% des exportations suisses vont dans l'UE". "C'est à la Suisse de trouver des solutions, c'est la Suisse qui devra mettre ses montres à l'heure", a-t-il dit.

Le libéral irlandais Pat Gallagher a pour sa part pressé l'Europe de "ne pas faire de représailles ou quelque chose qui pourrait être perçu de cette manière" par la Suisse, soulignant que "80'000 emplois européens sont en jeu".

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