Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Suisse: policiers zurichois accusés d'abus d'autorité et de mise en danger de la vie d'autrui

Trois policiers zurichois comparaissent depuis mardi devant la justice pour mise en danger de la vie d'autrui. Une procédure a été ouverte après qu'un Kényan a déclaré avoir été victime d'un délit de faciès.

10 avr. 2018, 18:49
La procureure ne croit pas à la version du Kényan qui prétend avoir déclaré qu'il venait d'être opéré du coeur.

Trois policiers de la ville de Zurich accusés d'abus d'autorité et de mise en danger de la vie d'autrui comparaissent depuis mardi devant le tribunal de district. La procureure a demandé leur acquittement.

Il s'agit en fait de la reprise d'un procès qui avait été suspendu en novembre 2016. Le tribunal de district de Zurich avait alors demandé au procureur de compléter l'acte d'accusation concernant la mise en danger de la vie d'autrui.

La procureure a des doutes sur la version de la victime, un homme de 36 ans d'origine kényane. La magistrate a voulu par deux fois classer l'affaire. Elle a les deux fois obtenu l'accord du Tribunal cantonal. C'est finalement le Tribunal fédéral qui l'a forcée à instruire l'affaire.

>> A lire aussi: Lausanne: policiers accusés d'homicide par négligence après le décès de Mike

L'affaire remonte à octobre 2009. Alors qu'ils cherchaient un suspect noir, des membres de la police municipale zurichoise ont contrôlé le Kényan dans un tram. L'homme a protesté, estimant qu'il s'agissait d'un délit de faciès et qu'il avait été le seul à être contrôlé dans le tram.

La procureure a déclaré mardi qu'elle soutient la position de la défense qui demande l'acquittement. Selon la magistrate, la vie de la victime n'a jamais été menacée. Elle ne croit pas à la version du Kényan qui prétend avoir dit au policier qu'il venait d'avoir été opéré du coeur.

La magistrate soupçonne le Kényan de vouloir gagner du temps. Une procédure a été ouverte contre lui pour violence et menace contre des fonctionnaires. Elle a toutefois été suspendue en raison de la procédure ouverte contre les policiers et les faits sont prescrits depuis l'automne 2016.

Manifestation mardi

En conclusion, il n'y a ni mise en danger de la vie d'autrui ni abus d'autorité. Les policiers ont agi correctement et on ne peut pas parler de profilage racial. Si le trentenaire avait montré ses papiers d'identité sans lancer une discussion sur sa couleur de peau, rien ne se serait passé.

Les trois policiers rejettent les accusations de violence. Ils estiment que le contrôle a été mené correctement compte tenu de l'agressivité du Kényan. Il a refusé à plusieurs reprises de montrer ses papiers d'identité et n'a jamais évoqué une opération du coeur.

Une trentaine de personnes ont manifesté mardi matin devant le tribunal à l'appel de l'Alliance contre le profilage racial. Cette organisation dénonce la multiplication des cas de violences policières à caractère raciste et discriminatoire.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias