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Exit ouvre le débat de l'aide au suicide pour le 3e âge, interview de sa présidente

L'association Exit Suisse alémanique estime que l'accès au suicide assisté pour les personnes âgées non atteintes d'une maladie grave mais qui souhaitent mourir devrait être facilité. Interview de sa présidente, Saskia Frei.

17 juin 2017, 19:43
/ Màj. le 18 juin 2017 à 10:08
Cette commission a été créée à la demande de plusieurs membres de l'association ayant plus de 70 ans.

L'accès au suicide assisté pour les personnes âgées non atteintes d'une maladie grave, mais qui veulent mourir devrait être facilité. L'association Exit Suisse alémanique ouvre le débat. Elle a mis sur pied samedi un groupe de travail sur la question.

Cette commission travaillera bénévolement et sera dotée de 50'000 francs pour les expertises dont elle aura besoin, a annoncé samedi la présidente d'Exit Suisse alémanique, Saskia Frei, lors de l'assemblée générale de l'association à Zurich.

La commission est chargée de livrer pour la prochaine assemblée générale un rapport qui indique les moyens de faciliter l'accès des personnes âgées au natrium-pentobarbital, utilisé dans le cadre de l'assistance au suicide. Les experts doivent réunir les aspects juridiques, éthiques et politiques d'une telle pratique.

Dans un an, les délégués d'Exit discuteront si ce rapport doit être suivi de mesures concrètes. Si oui, ils évalueront la question sous l'angle éthique et politique.

 

 

Une demande des membres

La création de cette commission a été demandée par un comité de plusieurs membres de l'association de plus de 70 ans. Parmi eux figurent l'ancien municipal de la ville de Zurich Hans Wehrli, le réalisateur de films Rolf Lyssy ou l'ancienne porte-parole de Swissair Beatrice Tschanz.

Selon ce comité, l'assistance au suicide est semée de trop d'embûches pour des seniors fatigués de vivre et capables de discernement. Actuellement, Exit peut accompagner les patients souffrant de multiples pathologies invalidantes sans souffrir pour autant d'une maladie incurable. Outre un diagnostic purement médical, la pratique actuelle tient aussi compte de facteurs psycho-sociaux qui déterminent la qualité de vie.

Exit Suisse alémanique s'est déjà engagé depuis plusieurs années pour faciliter l'accès au suicide assisté pour le troisième âge. Il s'agit désormais de détabouiser cette pratique. Aujourd'hui, un quart des accompagnements concerne des patients de plus de 75 ans.

Rôle des médecins

Le comité propose que la potion létale puisse être mise à disposition des aînés sans diagnostic médical et carrément sans ordonnance médicale. Pour lui, il n'y a pas de raison qu'un patient âgé désireux de mettre fin à ses jours ait besoin d'un permis de mourir fourni par un docteur. Il est important d'ouvrir ce débat au sein d'Exit mais aussi hors de l'association.

La présidente Saskia Frei a cependant mis en garde contre des attentes prématurées qui ne répondraient selon elle qu'à des demandes d'une toute petite minorité. Elle craint que cette facilitation ne mette en danger la pratique plutôt libérale en Suisse en matière d'autodétermination.

Dans les faits, les médecins jouent un rôle essentiel pour libéraliser le suicide assisté chez les personnes âgées, a indiqué Mme Frei. Exit Suisse alémanique a l'intention de lancer cet été un projet destiné aux médecins pour améliorer l'information sur le suicide assisté.

Le corps médical réagit encore trop souvent de manière inadaptée face à des patients désireux de mettre fin à leur jour. Ils méconnaissent souvent le cadre légal. Exit espère avec son projet mieux informer et sensibiliser les professionnels aux prises avec cette problématique.

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