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SPA: on ne doit pas déformer un chat ou un chien pour le rendre "beau"

La Protection suisse des animaux veut faire interdire les interventions humaines sur des chiens ou des chats visant à les rendre plus "beaux".

27 mai 2014, 14:31
La SPA veut notamment étendre la liste des élevages où les manipulations sont prohibées, comme les Basset Hound.

Déformer des chiens ou des chats pour satisfaire aux idéaux de beauté chers aux humains n'est pas acceptable. La Protection suisse des animaux salue en ce sens le projet d'ordonnance du Département de l'intérieur. Mais elle réclame des interdictions supplémentaires.

Chiens trop petits ou trop gros, aux museaux courts, yeux proéminents, paupières pendantes ou à la queue coupée, et chats sans poils tactiles: ces formes d'élevage permettent certes d'obtenir des prix dans des expositions. Mais elles engendrent des souffrances pour les principaux intéressés, dénonce mardi la Protection suisse des animaux (PSA).

Il en découle des douleurs et des maux, des problèmes de santé et des infirmités. Les mauvais traitements entravent souvent ces animaux dans leur comportement, et ce jusqu'à la fin de leurs jours. Impossible en effet de corriger les erreurs commises pendant la phase d'élevage, martèle la PSA.

Sanction

Le projet de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) doit remédier à cette situation, en précisant l'ordonnance sur la protection des animaux en vigueur depuis 2008. En consultation jusqu'au 28 juillet, il prévoit de punir "quiconque élève des animaux en lui imposant des contraintes et douleurs", saluent les protecteurs des bêtes.

Cela représente un "grand progrès", reconnaît la PSA dans un communiqué. Qui juge le texte "positif sur le fond".

Clubs de race visés

"A l'avenir, tout éleveur doit s'informer sur les conséquences de ses actes pour la santé et le comportement de ses animaux", complète le directeur de la PSA Hans-Ulrich Huber, cité dans le document. Les clubs de race et les organisations d'élevage devront renoncer à de telles contraintes et rendre des comptes, se félicite la PSA.

La nouvelle ordonnance prévoit notamment de créer un tableau d'évaluation des problèmes d'élevage avec quatre degrés de gravité: pas de contrainte, contrainte légère, contrainte moyenne, contrainte sévère. Un instrument qui doit permettre d'appliquer concrètement le texte.

"Va pas assez loin"

Mais, bien que le projet soit "adéquat", il ne "va pas assez loin", regrettent les protecteurs des bêtes. La liste des formes d'élevage interdites ne suffit pas telle quelle. L'OSAV doit l'étendre, tout comme le catalogue des caractères et symptômes causés par les contraintes, plaide la PSA.

Les prohibitions doivent frapper des races supplémentaires. L'organisation cite notamment, chez les chiens, les Carlins et Basset Hound, et chez les chats, les Manx et Sphinx. Elle se soucie également des cobayes Skinny et Baldwin, des poissons rouges Cyprin doré, et des canards huppés.

Yeux et peau en souffrent

Chez les Carlins par exemple, la mode pousse depuis plusieurs années à leur raccourcir le crâne. Avec pour conséquences des difficultés respiratoires, des maladies des yeux et des inflammations de la peau. Quant au chat de Sphinx, l'absence de fourrure les prive de toute protection contre le froid et le soleil. Ils doivent donc passer l'ensemble de leur existence à l'intérieur.

L'OSAV "prend bien trop en compte" certaines conceptions d'élevage et positions de clubs de race, critique la PSA. Il doit intégrer ces races dans sa liste, et les sociétés d'élevage doivent changer leurs directives actuelles, réclament les protecteurs des animaux.

La course à la performance réduit l'espérance de vie des bêtes

(ats) L'élevage agricole des poulets, porcs et bovins qui vise la "haute performance" réduit leur espérance de vie. Il entraîne des troubles du comportement et des maladies, dénonce la Protection suisse des animaux. L'organisation exige que la Confédération place la santé des animaux de rente au centre de son soutien à l'agriculture.

Berne accorde 34 millions de francs chaque année à l'élevage indigène. Une aide "pertinente", reconnaît mardi la Protection suisse des animaux (PSA) dans un communiqué. Mais cette enveloppe ne "saurait contribuer à ce que l'agriculture s'engage - encore plus que ce n'est déjà le cas aujourd'hui - dans la voie fallacieuse d'élevages haute performance", clame-t-elle.

Les jeunes bêtes sont élevées dans un laps de temps toujours plus court. Et la production animale est sollicitée "à l'excès". Le tout pour obtenir de la viande, du lait et des oeufs bon marché, déplore l'organisation.

Les conséquences sont sans appel, détaille la PSA. Les animaux exténués sont abattus, parfois après une année. Certains poussins mâles sont tués à la naissance, car leur engraissement ne paie pas. Les truies sont surexploitées pour les rendre plus fécondes. Elles mettent au monde davantage de porcelets, dont les chances de survie diminuent en raison de leur chétivité.

La PSA réclame en outre que la Suisse n'importe plus d'animaux élevés cruellement à l'étranger. Elle demande également que les animaux ne soient plus entravés, comme le prescrit la loi.

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