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Société: les enfants en Suisse romande ne jouent presque plus dehors

Le temps que passent les enfants à jouer dehors s'est considérablement amoindri, notamment en Romandie et dans les familles défavorisées. De 3 heures dans les années 70 à 20 minutes aujourd'hui, les santé des jeunes

21 nov. 2016, 13:39
Un enfant sur trois en Suisse ne peut pas jouer à l'extérieur ou alors seulement sous la surveillance constante d'adultes.

Les enfants jouent de moins en moins à l'extérieur. C'est surtout le cas pour les petits Romands et ceux dont les parents ont un faible niveau de formation et ainsi des ressources moindres qui déterminent directement le voisinage.

Alors que les enfants et les jeunes bougeaient dehors en moyenne trois à quatre heures par jour dans les années septante, ils sont aujourd'hui assis pendant une grande partie de leur temps scolaire et libre. Une enquête de Pro Juventute montre qu'ils ne jouent à l'extérieur sans surveillance plus que 20 minutes en Suisse romande et 32 minutes en Suisse alémanique.

Pire encore: il ressort du sondage auprès de 649 familles qu'un enfant sur trois en Suisse ne peut pas jouer à l'extérieur ou alors seulement sous la surveillance constante d'adultes.

Or "l'activité physique et le jeu libre favorisent la santé physique des enfants, ainsi que leur bien-être psychique, le langage, les émotions et le comportement social", explique Urs Kiener, responsable Principes de base chez Pro Juventute, cité lundi dans un communiqué de l'organisation.

D'aucuns accuseraient le succès des jeux électroniques pour expliquer ce sédentarisme. Mais "les enfants ont un besoin naturel d'activité physique. S'ils en ont la possibilité, ils utilisent chaque minute libre pour jouer librement", explique Urs Kiener.

 

 

Besoin de liberté

C'est bien la circulation croissante et la forte urbanisation qui réduisent les espaces publics où pourraient grimper et sauter les enfants, ajoute-t-il. D'où l'appel de Pro Juventute pour permettre aux enfants d'avoir à disposition les espaces de liberté nécessaires pour jouer dans leur environnement direct.

L'organisation demande des normes de qualité pour des espaces de liberté adaptés aux enfants et un ancrage institutionnel des besoins des enfants et des jeunes dans le cadre du processus de planification territoriale. Il faut aussi assurer la participation des enfants et des jeunes dans l'organisation de l'espace public.

Aussi une question de moyens

"Les jeux d'enfants ne doivent pas être limités aux terrains de jeu. Les enfants doivent pouvoir jouer directement devant chez eux", précise Petra Stocker de Pro Juventute. C'est là notamment qu'intervient la différence de niveau de vie des parents, entre ceux qui disposent d'une maison individuelle avec jardin dans un quartier résidentiel et ceux qui habitent dans des immeubles en pleine ville.

L'enquête montre notamment que 50% des enfants dont les parents ont un niveau moyen de formation vivent dans un cadre de vie plutôt bon ou très bon, alors qu'ils ne sont que 19% dans ce cas lorsque leurs parents ont un faible niveau de formation. "Ces enfants sont doublement défavorisés, car ils passent moins de temps libre à l'extérieur et fréquentent rarement des manifestations et cours payants", poursuit Petra Stocker.

L'enquête a été réalisée durant la première quinzaine de février 2016 par l'Université de Fribourg, l'Evangelische Hochschule de Ludwigsbourg et l'Institut d'étude de marché GfK Switzerland pour le compte de Pro Juventute. Les 649 familles de Suisse romande et alémanique avaient des enfants âgés entre 5 et 9 ans.

 
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