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Sexting: premier procès et 4,5 ans de prison pour un maître-chanteur

Le sexting: convaincre une fille de vous envoyer des photos d'elle dénudée, puis la menacer de les diffuser sur les réseaux sociaux pour obtenir davantage de faveurs sexuelles. Un homme de 22 ans a été condamné mercredi à 4 ans et demi de prison à Zurich. Une première en Suisse.

07 mai 2014, 18:37
Ce procès pour "sexting" était le premier du genre en Suisse. La victime n'avait que 15 ans au moment des faits, qui remontent à 2011.

Un homme de 22 ans a été condamné à 4 ans et demi de réclusion mercredi à Horgen (ZH) dans le premier grand procès pour "sexting" en Suisse. Afin de coucher avec une adolescente ou d'obtenir davantage d'images pornographiques de sa part et de deux autres filles, il les avait menacées de publier les images qu'elles lui avaient déjà envoyées.

Le Tribunal de district de Horgen a reconnu l'accusé, domicilié à Bâle-Campagne, coupable de viol, contrainte sexuelle, actes sexuels avec enfant, tentative de contrainte et pornographie. Il a toutefois accédé à la demande de la défense de limiter la peine à 4,5 ans en raison de l'attitude coopérative du prévenu dès son arrestation.

L'accusation fait appel

Le Ministère public avait requis une peine de 6 ans. Le procureur a donc tout de suite annoncé son intention de faire appel du jugement qu'il estime trop clément.

La condamnation infligée par la Cour sera commuée en mesures éducatives dans un centre fermé pour jeunes adultes. L'accusé avait reconnu les faits dès le premier interrogatoire qui avait suivi son arrestation en mai 2013.

Devant la Cour, il a exprimé ses regrets et promis d'effectuer "un travail sur lui-même". Le jeune homme purge une peine anticipée depuis l'an dernier.

Des centaines d'images

L'affaire prend source en 2011. La principale victime - une fille alors âgée de 15 ans - envoie au prévenu des photos osées qui la montrent en pantalon moulant, la poitrine partiellement dénudée. Le destinataire ne s'en contente pas. Il veut des images toujours plus explicites et pornographiques.

La jeune fille lui envoie alors presque chaque jour des images à travers la messagerie sur smartphone Whatsapp. Au total, le jeune homme recevra environ 700 images pornographiques et une centaine de vidéos de la part de cette victime. Pour que cette dernière s'exécute, il la menace d'envoyer les images déjà reçues à ses parents, camarades de classe et à son petit ami.

En même temps, le prévenu promet à l'adolescente d'effacer les images déjà reçues si la jeune fille continue à lui en envoyer. Une promesse qu'il ne tiendra jamais.

Relations sexuelles sous pression

Le jeune homme contraint en outre sa principale victime à une centaine de séances de sexe par téléphone. Pire, il obtient sous la contrainte que la fille désespérée et encore vierge ait deux rapports sexuels complets avec lui. Cette pression psychologique vaut au prévenu le fait d'être notamment reconnu coupable de viol.

L'intervention du petit ami de l'adolescente, après qu'il a constaté la détresse de sa copine, a permis finalement l'arrestation du jeune homme. Le prévenu devra verser 25'000 francs à l'adolescente à titre de réparation pour tort moral.

L'accusé a fait chanter deux autres adolescentes de la même manière. L'une d'entre elles a envisagé de se suicider pour échapper à son bourreau. L'autre a menacé le jeune homme de le dénoncer à la police, réussissant ainsi à couper tout contact avec lui.

"Leçon sur les dangers d'internet"

Lors de l'énoncé du jugement, le président du Tribunal a qualifié cette affaire de sexting de "leçon sur les dangers d'internet". Beaucoup de jeunes gens ne se rendent pas compte des risques qu'ils prennent en envoyant des images les montrant dénudés.

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