Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Selon l'USS, l'horizon se dégage pour l'AVS

23 mars 2011, 12:18

Rendu prudent par un échec devant le peuple en 2004 et un autre devant le Parlement en 2010, Didier Burkhalter laissera passer les élections fédérales avant de dévoiler son nouveau projet de révision de l'AVS. D'ici là, le Département fédéral de l'intérieur (DFI) se contentera de mettre à jour les scénarios sur les perspectives financières du premier pilier. L'Union syndicale suisse (USS) a décidé de prendre les devants. Elle a présenté hier son propre scénario. Selon elle, l'AVS peut être financée jusqu'en 2025 sans hausse des cotisations.

«Par le passé, les scénarios officiels se sont toujours révélés grossièrement erronés», souligne le président de l'USS, Paul Rechsteiner. «Ils ont servi à créer la panique et à justifier des démantèlements. L'AVS devrait être dans les chiffres rouges depuis 2005 si les prévisions de la Confédération avaient été exactes.» Or, force est de constater que le fonds de compensation de l'AVS se porte bien. Si l'on excepte les mauvais résultats de 2008 dus à la crise financière, les comptes sont largement positifs depuis plusieurs années. Le compte 2009 présente même un excédent record de 3,9 milliards de francs.

L'horizon temporel a changé, reconnaît l'Office fédéral des assurances sociales (Ofas) dans le dernier numéro de la Vie économique. Selon le directeur suppléant de l'Ofas, Martin Kaiser-Ferrari, les effets de l'évolution démographique sur l'AVS ne devraient pas avoir un impact important avant les années 2020. «Toutes les prévisions ont une part d'impondérable», explique le porte-parole du DFI, Jean-Marc Crevoisier. «On n'avait pas suffisamment tenu compte de l'impact des migrations sur les comptes de l'AVS. La libre-circulation des personnes a modifié la donne.»

Pour l'économiste Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, ce n'est qu'une partie de l'explication. «La principale cause de la bonne situation financière de l'AVS est la croissance des salaires réels», affirme-t-il. «Grâce aux gains de productivité, ils ont été multipliés par quatre depuis 1950. Or les cotisations sont prélevées sur la totalité du revenu alors que les rentes sont plafonnées. Résultat: l'AVS est dans les chiffres noirs alors même que l'espérance de vie progresse et que le nombre d'actifs diminue.»

L'USS assure que la situation est saine pour les 15 prochaines années, même en cas de nouvelle crise économique. Par la suite, il suffirait d'augmenter les cotisations de 1,6% en 2030 pour équilibrer les dépenses et les recettes. Autre solution possible: le parti évangélique suisse a annoncé le lancement d'une initiative populaire pour introduire un impôt sur les successions affecté à l'AVS. Il n'en reste pas moins que la marge de manœuvre sera réduite si la dette de l'AI auprès de l'AVS, qui se monte à quelque 15 milliards de francs, n'est pas résorbée. Selon l'USS, la Confédération doit régler ce problème en recourant aux excédents des finances fédérales. /CHRISTIANE IMSAND

CHRISTIANE IMSAND

Votre publicité ici avec IMPACT_medias