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Se ruer sur les tablettes d'iode ne sert à rien en Suisse

Il n'y a aucun risque pour la santé en Suisse après la catastrophe de Fukushima. Les tablettes d'iode sont donc inutiles.

19 mars 2011, 10:28

L'accident nucléaire à la centrale de Fukushima «n'aura pas d'impact radiologique important pour la Suisse.» Hier après-midi, Georges Piller, directeur de la division radioprotection à l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire, s'est montré une nouvelle fois rassurant: les Suisses n'ont rien à craindre de la catastrophe qui se joue au Japon.

La population n'a donc pas besoin de se ruer en pharmacie pour y acheter des tablettes d'iode, a rappelé André Simonazzi. Or, selon le porte-parole du Conseil fédéral, «des mouvements existent dans certaines pharmacies». Un rapide sondage effectué auprès d'officines fribourgeoises montre toutefois que cette demande est confidentielle. Rien à voir avec la situation aux Etats-Unis, où les stocks de comprimés d'iodure de potassium ont été pris d'assaut. Selon les pharmacies contactées dans le canton, seuls quelques patients ont voulu ces derniers jours acheter des tablettes d'iode, qui sont disponibles en Suisse sans ordonnance, au même titre que l'aspirine. «Nous ne constatons pas de forte demande pour l'instant, mais nous sentons venir la vague», explique Jacques de Haller, président de la Fédération suisse des médecins.

C'est pourquoi la FMH et pharmasuisse, la fédération des pharmaciens, ont envoyé cette semaine une circulaire à leurs membres. «Les comprimés d'iode doivent uniquement être pris lors de contact radioactif concret et sur ordre des autorités», rappellent-elles dans ce document. «Les prendre comme mesure prophylactique ne sert à rien», confirme Roland Charrière, chef de l'Unité de direction Protection des consommateurs à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il est en revanche recommandé aux personnes devant se rendre dans les régions à risque (Japon, Chine, Corée, Taïwan, etc.) de s'en procurer, non sans demander conseil auprès de leur médecin ou de leur pharmacien.

Pour rappel, l'iode sert à saturer la thyroïde. «En cas de forte radioactivité, cela évite que la thyroïde n'absorbe l'iode radioactif et que celui-ci ne se propage dans le corps via le sang», explique Jacques de Haller. Selon le président de la FMH, ingérer 2 ou 3 tablettes «ne présente pas de risque. Par contre, une prise en trop grande quantité et pendant trop longtemps stimule la thyroïde de façon excessive, ce qui, à terme, peut engendrer des problèmes cardiaques, notamment.»

Autre point sur lequel insistent les autorités: «il n'y a pas besoin de changer ses habitudes alimentaires», indique Roland Charrière, de l'OFSP. Les produits japonais se trouvant aujourd'hui sur les étals des supermarchés ont en effet été exportés bien avant le tremblement de terre et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Par ailleurs, dans les régions irradiées, «la production agricole est très faible»: il n'y a plus d'eau, la neige recouvre les champs. Quant aux ports de pêche, ils ont été dévastés. Enfin, comme le transport vers la Suisse (par mer) prend une trentaine de jours, les autorités sanitaires (Confédération et cantons) ont le temps de voir venir. Elles annoncent des contrôles ciblés ces prochaines semaines et promettent une information régulière des consommateurs.

Pour toute question, rappelons que l'OFSP a ouvert une ligne téléphonique (031 /322 97 28). Un site internet rassemble par ailleurs les informations officielles (www.admin.ch/japon). /SGU

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