Les réserves d'un vaccin multiple pour bébé, l'Infanrix Hexa, sont limitées. L'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (BWL) s'attend à une rupture de stock en Suisse pendant un mois. Des solutions alternatives sont à l'étude.
L'Infanrix Hexa protège entre autres de la polio, de la coqueluche, de la diphtérie et du tétanos. Une rupture de stock est en vue, de début mai à début juin, apprend-on sur la dernière liste des médicaments du BWL.
C'est inquiétant, mais pas alarmant, a expliqué à l'ats le directeur de la section Recommandations vaccinales à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), Markus Witschi. Des discussions sont en cours avec le fabricant d'un vaccin alternatif, afin de couvrir la période critique.
Les recommandations de vaccination pourraient aussi être adaptées. Les deuxième ou troisième vaccinations pourraient être repoussées, au bénéfice des plus jeunes qui n'ont pas encore été vaccinés du tout.
Certes, des réserves stratégiques pour les vaccins sont prescrites en Suisse, afin de couvrir jusqu'à trois mois de rupture de stock. Mais vu l'emploi continu de ce vaccin en particulier, les stocks n'ont pas pu être complétés, précise M. Witschi.
Tiques
Un autre vaccin, Encepur N, est concerné par une rupture de stock, jusqu'à fin juin. Cette préparation combat la méningoencéphalite à tiques. "C'est un peu malheureux, une campagne de vaccination est actuellement en cours", poursuit le directeur de l'office. Cette encéphalite est provoquée par un virus dont les tiques sont porteuses. Il faut recevoir trois doses pour être protégé.
Un vaccin alternatif est toutefois disponible. Et contrairement aux bébés, qui doivent être vaccinés à un âge précis, la vaccination contre la méningoencéphalite à tiques peut être différée. Des ruptures de stock de ce vaccin ne sont donc pas optimales, mais ne représentent pas un danger pour la santé publique, selon Markus Witschi.
Importer
Reste une solution d'urgence. Importer de l'étranger une préparation de substitution qui n'est pas autorisée en Suisse. Il faut pour cela le feu vert de l'Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic.
Pour des importations en grande quantité, le Conseil fédéral doit délivrer un arrêté et l'approvisionnement doit se faire par la pharmacie de l'armée. "Nous sommes prêts à actionner ce plan" en cas de besoin, selon le directeur de l'office. Les coûts seraient à la charge de la Confédération.