Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Santé: l'assistance au suicide devient moins taboue chez les médecins suisses

L'assistance médicale au suicide de patients capables de discernement devient admissible en Suisse. De nouvelles directives qui donnent un cadre éthique aux professionnels ont été publiées.

06 juin 2018, 10:57
/ Màj. le 06 juin 2018 à 12:00
Le médecin doit être en mesure de comprendre le désir du patient de ne plus vouloir vivre cette situation insupportable en prenant en compte ses antécédents et en menant des entretiens répétés. (illustration)

L'assistance au suicide devient moins taboue. L'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) publie de nouvelles directives, qui donnent un cadre éthique aux professionnels de la santé, confrontés à la souffrance de patients en fin de vie.

Dans les nouvelles directives, un chapitre séparé est consacré à l'attitude à adopter face aux désirs de mourir, peut-on lire mercredi dans un communiqué de l'ASSM. Un nouveau chapitre traite du renoncement volontaire à l'alimentation et à l'hydratation (jeûne ante mortem), une alternative au suicide dont il est régulièrement question.

Discernement

Les directives tiennent compte de la tendance croissante à pratiquer une sédation palliative en fin de vie. Elles précisent clairement les points à prendre en compte en cas de sédation et dans quelles situations une sédation continue profonde jusqu'à la mort peut être appliquée.

Selon les directives, l'assistance médicale au suicide de patients capables de discernement est admissible. Il faut que ceux-ci soient en proie à une souffrance insupportable due à des symptômes de maladie et/ou à des limitations fonctionnelles.

Il est encore nécessaire que toutes les autres alternatives aient échoué ou soient refusées car jugées inacceptables. Le désir de mourir doit être mûrement réfléchi, persistant et ne doit pas résulter d'une pression extérieure.

Chaque médecin est libre

Le médecin doit être en mesure de comprendre le désir du patient de ne plus vouloir vivre cette situation insupportable en prenant en compte ses antécédents et en menant des entretiens répétés. Mais les directives soulignent également que les patients ne peuvent prétendre à une assistance au suicide et que chaque médecin est libre d'envisager ou non un tel acte.

Lors de la consultation, les directives ont rencontré un large écho: 118 prises de position sont parvenues à l'ASSM, dont 86 positives.

Le chapitre touchant l'assistance au suicide est celui qui a suscité les plus vives critiques: 22% des avis, émanant en majorité de personnes individuelles, ont rejeté la proposition de l'ASSM. Quatre organisations ont demandé une plus large ouverture et 13 avis ont jugé les directives trop libérales.

https://www.samw.ch/fr/Ethique/Ethique-en-fin-de-vie/Directives-Fin-de-vie.html

Votre publicité ici avec IMPACT_medias