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Saint-Légier (VD): accusations de maltraitance sur les résidents d'une institution spécialisée

Une institution spécialisée vaudoise pour les personnes avec handicap fait face à des accusations de maltraitance sur des patients atteints d'autisme. Les faits se seraient déroulés entre 2013 et 2017.

23 mars 2018, 18:47
 Un rapport est attendu pour le mois d'avril (illustration).

L'institution spécialisée pour des personnes avec handicap, la Cité du Genévrier à St-Légier (VD), fait face à de graves accusations de maltraitance sur des résidents autistes. La direction dément. Un rapport est attendu pour le mois d'avril.

Les accusations font froid dans le dos: des résidents négligés au niveau de l'hygiène corporelle et dentaire, une "camisole chimique" à savoir des traitements médicamenteux augmentés afin qu'ils soient assommés, des chambres sales, des traces de selles.

Les faits se seraient déroulés entre 2013 et 2017 sur des jeunes adultes autistes incapables de parler, selon des parents de patients et des anciens employés de l'institution qui se sont exprimés sur les ondes de la RTS. Les résidents étaient réunis au sein du groupe Baobab, créé en 2011 et dissous en 2017.

 

 

Plainte pénale

C'est en octobre 2015 que l'affaire prend de l'ampleur via une lettre anonyme adressée à un parent. L'institution dépose alors plainte pénale. "Avec deux attentes", indique vendredi à l'ats Eric Haberkorn, directeur de l'institution: "Faire la lumière sur les faits reprochés et identifier l’auteur de la lettre anonyme".

En parallèle, des parents saisissent la commission cantonale d'examen des plaintes. Elle a suspendu ses recherches le temps de la procédure judiciaire, explique Fabio Bertozzi, chef de section au service vaudois de prévoyance et d'aide sociales. "La plainte pénale a été classée en 2016. La commission a alors réactivé son enquête et ses résultats sont attendus pour la mi-avril".

Contrôles inopinés

Le chef de section précise encore que des inspecteurs se sont rendus à plusieurs reprises sur place et n'ont pas constaté des faits de maltraitance. "Il y a eu trois inspections inopinées standards en avril 2012, mai 2013 et mai 2015", soit avant la lettre anonyme.

"Puis un contrôle surprise sur mandat en janvier 2017 car certaines familles se plaignaient d'un manque d'activités pour les participants et d'un tournus du personnel", poursuit Fabio Bertozzi. Les inspecteurs ont alors constaté qu'il y avait effectivement un gros tournus et "assez peu de personnes formées aux besoins spécifiques des autistes".

"L'enquête de la justice et nos inspecteurs n'ont pas identifié des faits de maltraitance", poursuit-il. Reste que si ces actes sont confirmés par la commission, "ils sont intolérables et nous prendrons des mesures". Ces dernières peuvent aller de la demande de licenciement de la personne concernée au retrait de l'autorisation d'exploiter.

De son côté, Eric Haberkorn dit attendre "avec sérénité" les conclusions de la commission. "La procédure pénale n'a pas fait émerger d'actes de maltraitance (...) Le Baobab a été audité quatre fois par la CIVESS (Contrôle interdisciplinaire des visites en établissements sanitaires et sociaux) qui n’a pas fait émerger des indicateurs de maltraitance".

Groupe dissous

Quant aux raisons qui ont mené la dissolution du groupe Baobab en février 2017, le directeur indique qu'il été décidé après le constat de l’échec de ce projet : insatisfaction des parents, mouvements trop importants de personnel. Aucun lien, selon lui, avec des éventuelles accusations de maltraitance.

"Le lien de confiance entre des parents et la direction était rompu", complète Fabio Bertozzi. Trois familles ont souhaité que leur proche change d'institution, deux n'ont pas voulu qu'il quitte la Cité et ont été rattachés à d'autres groupes, poursuit-il.

Le budget de la Cité du Genévrier est financé dans sa quasi-totalité par les rentes AI des bénéficiaires et par l'Etat de Vaud.

 

 

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