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Résidences secondaires: une étude chiffre la perte d'emplois à 4300 sur Vaud et Valais

La loi fédérale sur les résidences secondaires aura un lourd impact économique, selon une étude publiée aujourd'hui.

30 juil. 2012, 19:29
weber

Une étude publiée aujourd'hui prévoit 3300 pertes d'emplois dans le canton du Valais et près de 1000 sur le territoire vaudois d'ici trois à quatre ans avec la loi sur l'aménagement du territoire.

"Ces chiffres sont tristement significatifs. Il aurait fallu les connaître avant la votation du 11 mars sur l'initiative Weber", a déclaré le conseiller national valaisan PDC Christophe Darbellay lundi à Montreux lors de la présentation de l'étude.
 
Effectuée par i-Consulting, elle a été réalisée à la demande des cantons de Vaud et du Valais, ainsi que d'un certain nombre d'acteurs économiques.
 
Chiffrer les conséquences
 
Son but: identifier les conséquences attendues de la loi et quantifier son impact sur l'économie, a indiqué son auteur Yvan Schmidt, administrateur d'i-Consulting. Selon lui, les entreprises du domaine de la construction vont être touchées petit à petit. Elles vont épuiser leurs stocks de commande et seront pleinement touchées vers 2014.
 
D'ici trois à quatre ans, le canton de Vaud, les Alpes vaudoises en particulier, devraient ainsi perdre 966 emplois, auxquels s'ajoutent 86 postes qui disparaîtront indirectement. En Valais, 3300 postes devraient disparaître, plus 300 emplois indirectement, a précisé M. Schmidt.
 
2,34% de chômage
 
Le chômage va augmenter de 2,34% dans ces régions, ce qui représente une charge supplémentaire attendue supérieure à 200 millions. Pour une économie régionale, l'impact est lourd. En comparaison, le nombre d'emplois supprimés par Merck Serono (1250) correspond au 0,44% de la population active dans le canton de Genève.
 
En outre, les reconversions s'annoncent difficiles, notamment en Valais à cause de la configuration en cul de sac du canton. Selon l'auteur de l'étude, les employés vont descendre en plaine et les demandes d'emploi vont se répercuter sur le canton de Vaud, notamment le Chablais où il n'y a guère d'opportunités de réaffectaction.
 
Les régions de plaine seront aussi touchées, car la population va migrer faute d'emploi. Elle va laisser des logements vacants excédentaires, notamment en Valais où leur nombre est estimé à 1500. Du coup la construction va s'arrêter en plaine également, indique l'étude.
 
Surendettement prévisible
 
La perte de valeur des terrains à construire est évaluée à 300 millions. La demande va en effet beaucoup faiblir dans les communes qui ont atteint le quota de 20% de résidences secondaires, puisqu'elle ne concernera que les résidences principales. "On s'attend à ce que les prix au m2 soient divisés par trois ou quatre", note M.Schmidt.
 
La question des logements existants reste très importante. Car s'ils ne peuvent être revendus en tant que résidence secondaire, cela réduira leur valeur immobilière. Un bon nombre de propriétaires va se retrouver surendetté, avec une demande de remboursement anticipé d'une partie de leur dette, a souligné M.Schmidt.
 
Un inventaire précis des parcelles impactées n'existe pas. Ces terrains estimés à 100 ha en Valais et 50 ha sur Vaud constituent les économies de bon nombre de ménages.
 
Texte souple réclamé
 
La baisse des valeurs des terrains ne sera cependant pas suffisante pour permettre la réalisation de nouveaux projets, dans l'hôtellerie par exemple. L'arrêt de la construction de nouvelles résidences secondaires empêchera notamment de nouvelles réalisations qui ne sont viables qu'en combinaison avec des logements à vendre.
 
Des mesures d'accompagnement semblent impératives, a conclu M.Schmidt. Christophe Darbellay et son homologue PLR vaudois Olivier Feller lui ont fait écho. Ils ont appelé le Conseil fédéral qui doit rendre son ordonnance dans le courant du mois d'août à mettre sur pied un texte souple et applicable le plus largement possible et à tenir compte des revendications des régions de montagne.
 
Interrogé sur les ondes de la RTS, Pierre Chiffelle, conseiller juridique de la Fondation Franz Weber, a qualifié les chiffres de cette étude de "pure spéculation". Il a dénoncé leur caractère "fantaisiste", ainsi qu'une tentative de pression sur le Conseil fédéral.
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