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Réforme de l’AVS: l’âge flexible de la retraite n’incite pas à prolonger son activité

Une étude zurichoise montre que l’assouplissement de l’âge de la retraite n’incite pas, en soi, à allonger sa vie professionnelle. Il faudra donc des mesures incitatives supplémentaires encourageant le maintien de personnes âgées sur le marché du travail.

19 févr. 2020, 11:42
Les chercheurs zurichois concluent que les systèmes de retraite flexibles n'incitent pas, à eux seuls, les gens à prolonger leur vie active. (illustration)

L’assouplissement de l’âge de la retraite n’incite pas, en soi, à allonger sa vie professionnelle. Au moment où ce sujet fait débat en Suisse, une étude de la haute école zurichoise ZHAW conclut qu’il faudra, par exemple, proposer des conditions de travail plus attrayantes aux sexagénaires pour qu’ils continuent à travailler au-delà de 65 ans.

Financée par le Fonds national suisse (FNS), l’étude dirigée par Isabel Baumann en collaboration avec un chercheur de l’Université catholique du Chili a observé les effets de la flexibilisation de l’âge de la retraite dans quatre pays: les Etats-Unis, le Chili, la Suède et le Danemark. Elle se base sur les réponses de 2500 personnes.

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Les modalités de départ à la retraite dans les quatre pays pris sous la loupe sont très différentes. Dans l’ensemble toutefois, deux tiers des personnes interrogées sont partis à la retraite entre le début et le milieu de la soixantaine, indique mercredi la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW), basée à Winterthour (ZH).

Prestations généreuses: retraite précoce

Des différences sont cependant observées entre les pays à prestations de retraite faibles (Etats-Unis et Chili) et les pays à prestations de retraite nettement plus généreuses (Suède et Danemark). Dans le premier cas, les gens ont tendance à prendre leur retraite à un âge plus avancé. Dans les deux pays scandinaves observés, le phénomène est inverse.

Aux Etats-Unis et au Chili, seules les personnes souffrant de problèmes de santé ont tendance à prendre une retraite anticipée. En Suède et au Danemark, on n’observe aucune différence de comportement entre personnes en bonne santé et personnes en mauvaise santé face à l’âge de leur départ à la retraite.

Préserver l’acquis et éviter la précarisation

Les chercheurs zurichois en concluent que les systèmes de retraite flexibles n’incitent pas, à eux seuls, les gens à prolonger leur vie active. Dans le projet actuel de réforme de l’AVS, il faudra donc des mesures incitatives supplémentaires encourageant le maintien de personnes âgées sur le marché du travail.

Une option serait de leur offrir des conditions de travail plus attrayantes, estime Isabel Baumann. Et d’ajouter: il s’agit de préserver l’acquis de l’AVS, qui a permis de réduire la pauvreté des personnes âgées, et d’éviter une précarisation financière des retraités, tel qu’observé aux Etats-Unis.

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