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Réchauffement climatique: tout bénéfice pour le bouquetin

Les changements climatiques semblent profiter au bouquetin, révèle une étude. Les températures plus douces au printemps, une fonte des neiges plus précoce et donc une offre de nourriture améliorée favorisent la croissance des cornes, un des indices de vitalité.

16 déc. 2013, 18:50
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Les résultats d'une étude publiée lundi dans la revue "Ecology Letters" montrent que le bouquetin des Alpes (Capra ibex) peut profiter du changement climatique

Un groupe interdisciplinaire de chercheurs de Suisse, de Norvège et des États-Unis, sous la direction d'Ulf Büntgen et Kurt Bollmann, de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), a utilisé les méthodes de la dendrochronologie pour analyser les taux annuels de croissance des cornes. Résultat: celle-ci dépend avant tout de l'évolution des températures printanières en Europe.

L’analyse de huit populations de bouquetins des Grisons indique que les taux de croissance annuels des cornes des animaux vivant à différentes altitudes et différents endroits sont en quelque sorte synchronisés avec l’"oscillation nord-atlantique", qui influence le temps hivernal en Europe. Les températures élevées entre mars et mai entraînent une fonte des neiges précoce et une meilleure offre de nourriture.

Données remontant à 1964

Les scientifiques ont étudié plus de 42'000 taux de croissance individuels pour plus de 8000 bouquetins. Et ceci grâce à une série unique de données, remontant de manière continue jusqu’en 1964, résultant de prélèvements sévèrement contrôlés par l’Office cantonal de la chasse et de la pêche des Grisons à Coire.

"Le bouquetin est une espèce protégée. Il est donc particulièrement important de contrôler strictement la chasse, et donc de la documenter soigneusement", explique Lucie Greuter, biologiste des espèces sauvages du service compétent, citée dans le communiqué du WSL.

Depuis la reprise de la chasse au bouquetin dans le canton des Grisons, plus de 20'000 animaux ont été abattus. Chacun d’entre eux a été soigneusement examiné par les gardes-chasse et les données ont été saisies informatiquement.

"La série de données qui en résulte nous permet d’avoir une vue unique de la relation entre les conditions climatiques de grande échelle, la disponibilité de la nourriture et la vitalité des animaux", constatent les chercheurs. Des analyses et projets de recherche supplémentaires sont toutefois nécessaires pour tirer d'autres enseignements de cette masse de données. Kurt Bollmann entend ainsi étudier si la chasse a une influence sur la pyramide des âges et l’évolution des cornes.

 

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