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Réchauffement climatique: des funérailles en montagne pour le glacier du Pizol

Une «marche funèbre» a été organisée par des ONG dimanche au pied du glacier du Pizol, évaporé sous l’effet du réchauffement climatique. Plus de 500 glaciers suisses auraient disparu depuis 1850.

22 sept. 2019, 15:13
Évaporé sous l'effet du réchauffement climatique, le glacier du Pizol, dans le sud du canton de St-Gall, est presque mort.

Evaporé sous l’effet du réchauffement climatique, le glacier du Pizol, dans le sud du canton de St-Gall, est presque mort. Une «marche funèbre» en montagne organisée par des ONG a rendu hommage dimanche à l’un des glaciers alpins les plus étudiés.

Le petit glacier du Pizol a perdu 85% de sa surface entre 1850 et 2010. Il est exposé au nord et situé entre 2630 et 2780 m d’altitude, ce qui est relativement bas. Il a encore perdu plus de glace en 2011.

Deux phénomènes se sont additionnés pour en arriver à cette situation: l’été très chaud a été suivi d’un hiver pauvre en chutes de neige. Au cours des 120 dernières années, il a rétréci d’environ 400 m sur sa longueur et sa surface n’est plus que de 0,06 km2.

 

 

Le Pizol «a tellement perdu de sa substance que, d’un point de vue scientifique, il n’est plus du tout un glacier», a expliqué à l’AFP Alessandra Degiacomi, de l’Association suisse pour la protection du climat, une des ONG à l’origine des «funérailles» avec Greenpeace.

Déjà 500 glaciers disparus

Après une marche d’environ deux heures, les participants, en habits de deuil, ont rejoint dans la journée, sous un ciel nuageux, le pied de cet ancien glacier escarpé, proche des Grisons. Une couronne de fleurs a été déposée mais aucune plaque commémorative n’a été laissée sur place.

«Depuis 1850, on estime qu’il y a plus que 500 glaciers suisses qui ont complètement disparu», dont seulement 50 avaient un nom, explique Matthias Huss, directeur du réseau des relevés glaciologiques suisses (Glamos), qui a participé à la cérémonie. «Alors le Pizol, ce n’est pas le premier. Mais, on peut le considérer comme le premier glacier suisse en train de disparaître qui a été très bien étudié», et ce depuis 1893, souligne-t-il.

 

 

«L’été dernier a mis le glacier du Pizol à rude épreuve», expliquait-il récemment à Keystone-ATS. La chaleur de l’été 2017 n’a pas seulement fait fondre une grande quantité de glace, elle a aussi morcelé la surface. «La couche de glace est devenue toujours plus mince au fil des années et de plus en plus d’îlots rocheux sont apparus à la surface», souligne M. Huss.

Déserts de pierres et d’éboulis

Si ce glaciologue ne pense pas que le glacier va disparaître totalement cette année, il n’en reste cependant presque rien. «Pouvons-nous encore appeler glacier un reste de glace morte sous des éboulis et des gravats ?», se demande-t-il.

 

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La Suisse compte quelque 700 glaciers d’une surface inférieure à 0,1 km2. Selon les prévisions de Glamos, ils perdront deux tiers de leur glace d’ici 2030 et ils auront presque tous disparu d’ici 2050. Ils ne seront plus que des déserts de pierres et d’éboulis.

Le plus grand glacier du pays est celui d’Aletsch. Il s’étend sur 22,75 km avec une surface de 81,7 km2. En 1973, sa surface était encore de 86,6 km2. Son épaisseur diminue constamment et pourrait disparaître d’ici 2100 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement climatique. Au cours des dix dernières années, les glaciers suisses ont perdu un cinquième de leur volume.

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