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Quatre présumés terroristes irakiens jugés à Bellinzone

Le procès de quatre Irakiens accusés d'avoir soutenu l'Etat islamique et d'avoir planifié un attentat en Suisse s'est ouvert lundi devant le Tribunal pénal fédéral. Les accusés ont nié l'essentiel des faits qui leur sont reprochés.

29 févr. 2016, 22:16
Le procès s'est ouvert lundi à Bellinzone devant le Tribunal pénal fédéral.

Le procès de quatre Irakiens accusés d'avoir soutenu l'Etat islamique (EI) et d'avoir planifié un attentat en Suisse s'est ouvert lundi à Bellinzone devant le Tribunal pénal fédéral (TPF). Les accusés ont nié l'essentiel des faits qui leur sont reprochés.

L'un des quatre accusés, qui fait figure selon l'acte d'accusation de principal suspect, est né dans la ville irakienne de Kirkouk. Paraplégique, il se déplace en chaise roulante et était arrivé en Suisse en 2012, où il a obtenu l'asile.

Agé de 29 ans, cet homme est suspecté d'avoir rejoint une organisation terroriste en Irak dès 2004. En 2011, il aurait noué des contacts en Syrie avec des membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant.

Hospitalisé à Schaffhouse puis au Centre suisse des paraplégiques de Nottwil (AG) après son arrivée en Suisse, cet homme aurait maintenu ses liens avec cette organisation et planifié des attentats terroristes. Selon l'acte d'accusation du Ministère public de la Confédération, le prévenu a projeté ses attentats avec un des trois autres prévenus. Il lui est également reproché d'avoir soutenu le combattant de l'Etat islamique (EI) Abou Hajar.

Apologie de la charia

L'accusé a nié appartenir à une organisation criminelle. Il a toutefois admis avoir encouragé des entrées illégales en Suisse. La procureure a tenté de démontrer les relations entre l'accusé et l'influent membre de l'EI en présentant des extraits de dialogue sur un "chat". Abu Hajar aurait fait partie d'un groupe armé avec lequel l'accusé se trouvait en contact en 2014. L'accusé s'est contenté de répondre de manière évasive sur ce point.

Le deuxième homme à comparaître a également nié avoir soutenu une organisation criminelle. Il a qualifié d'aberrante l'idée selon laquelle il aurait propagé des images violentes sur Facebook. L'individu a concédé avoir créé un profil et l'avoir utilisé à "quatre ou cinq reprises", mais uniquement dans le but de s'informer.

Le troisième accusé a lui aussi nié des accusations d'apologie de la violence. S'il a chanté les louanges de l'Etat islamique sur un "chat", c'était uniquement "pour s'amuser".

Code secret

C'est sur Facebook que s'effectuait la communication entre les accusés et des personnes en Irak, au moyen d'un langage codé. en l'occurrence, "cuire du pain" signifiait fabriquer une bombe, tandis que "pastèques" correspondait à "bombes". Le premier accusé a cependant souligné devant le tribunal que les traductions n'étaient pas correctes.

L'acte d'accusation ne fournit aucune indication sur les lieux ou les pays qui auraient pu être visés par un attentat terroriste. Trois des quatre accusés avaient été arrêtés en Suisse et incarcérés au printemps 2014.

L'enquête avait démarré sur la base d'informations du Service de renseignements de la Confédération. Celui-ci avait été alerté par son équivalent américain qu'un groupe de l'Etat islamique planifiait un attentat.

Le procès des quatre Irakiens devrait durer toute la semaine. Si les circonstances l'exigent, il pourrait se prolonger la semaine suivante. Le jugement sera rendu le 18 mars par la Cour des affaires pénales du TPF.

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