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Prisons vaudoises bondées: construction de cellules modulaires en 2013

Le canton de Vaud construira des cellules modulaires dès 2013 pour faire face à la surpopulation carcérale.

31 août 2012, 15:40
Entre 50 et 80 places de détention supplémentaires seront construites pour faire face à la surpopulation carcérale dans le canton de Vaud (ici la prison des Tuilières à Lonay). Ces constructions modulaires devraient être prêtes début 2013 et éviter les détentions provisoires dans les locaux de police.

Entre 50 et 80 places de détention supplémentaires seront construites pour faire face à la surpopulation carcérale dans le canton de Vaud. Ces éléments préfabriqués devraient être prêts début 2013, permettant d'éviter les détentions provisoires dans les locaux de police.

Le crédit d'étude de 370'000 francs demandé par le Conseil d'Etat pour ces constructions provisoires doit encore être validé par la commission des finances. "Une série de mesures internes au Service pénitentiaire ont également été prises, ceci dans la limite de ses compétences", indique vendredi le communiqué du gouvernement, sans précisions supplémentaires.

Surpopulation carcérale

Cette mesure s'ajoute aux 23 places de détention supplémentaires créées en mai à la prison de la Croisée à Orbe, précise le Conseil d'Etat. En juin, un crédit de 17,3 millions de francs a été débloqué par le Grand Conseil pour aménager 80 places de détention à la Colonie des EPO en 2014.

Vaud doit faire face depuis le début de l'année à une importante surpopulation carcérale. Une forte augmentation des arrestations a été constatée, due tant à "des événements géopolitiques" qu'à "une volonté affirmée de renforcer la présence policière pour lutter activement contre la criminalité".

"Nous prenons de plein fouet une augmentation de la criminalité", a expliqué à l'ats la cheffe du Département de l'intérieur Béatrice Métraux. Les statistiques vaudoises montrent une hausse de près de 20% des infractions commises dans le canton en 2011. A cela s'ajoutent les effets du nouveau code de procédure pénale.

Détenus au commissariat

Faute de places dans les établissements pénitentiaires, la police cantonale et la police municipale de Lausanne ont été contraintes de maintenir des personnes dans leur zone carcérale et zone de rétention. En juin devant le parlement, Mme Métraux avait indiqué qu'une cinquantaine de personnes y avaient été détenues en mai.

La durée de leur séjour avait atteint 7 à 9 jours dans certains cas. Légalement, la détention dans les locaux de la police ne devrait pas excéder 48 heures. La conseillère d'Etat affirmait en outre que grâce à la création urgente de 23 places à La Croisée, plus personne n'était en détention provisoire dans les cellules de police depuis fin mai.

Situation toujours critique

Mais selon l'Ordre des avocats vaudois (OAV), la situation ne s'est pas normalisée, elle s'est aggravée. Dans une lettre adressée lundi au gouvernement, l'OAV dénonce une situation "indigne de notre pays" et "illicite", certains prévenus étant toujours maintenus "plusieurs jours, voire plus d'une semaine" en détention provisoire dans des cellules de police.

Ces cellules sont très exiguës, sans fenêtre et sans autre aménagement que des toilettes à la turque. L'accès à la promenade, aux douches et à des soins médicaux appropriés est très difficile, voire impossible. Les détenus n'ayant pas d'habits de rechange, la police leur donne des pantalons en papier.

Mesures transitoires

La mise en service d'un bâtiment préfabriqué permettra d'améliorer la situation dès 2013. En attendant, des mesures sont prises afin d'assurer aux personnes détenues dans les locaux de police des conditions aussi proches que possible de celle de la détention provisoire, a souligné Béatrice Métraux.

Le Service pénitentiaire a par exemple délégué des agents de détention. Les personnes concernées peuvent voir leur famille et leur avocat. Des soins leur sont prodigués si nécessaire et ils ont des promenades régulières.

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