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Primaire: les enseignants pour l'apprentissage d'une langue nationale

Les syndicats d'enseignants ne veulent plus qu'une seule langue étrangère à l'école primaire et celle-ci doit être nationale.

11 sept. 2014, 12:19
Des eleves de 1ere annee lors de leur premier jour d'ecole a Servion, VD, ce lundi 22 aout 2011. La rentre scolaire a lieu ce lundi 22 aout dans le canton de Vaud. (KEYSTONE/Dominic Favre)

Les organisations cantonales d'enseignants ne veulent plus qu'une langue étrangère obligatoire à l'école primaire. Et celle-ci doit être une langue nationale. La décision prise lors d'un vote consultatif mercredi constitue une surprise, en pleine polémique sur l'enseignement des langues.

"Après avoir longuement discuté, nous nous sommes décidés spontanément pour un vote consultatif, histoire de prendre le pouls", a expliqué jeudi Jürg Brühlmann, du Syndicat des enseignants alémaniques (LCH). Le vote - unanime moins une abstention - a été étonnamment clair, selon lui.

"Il y a eu de l'émotion au moment où la décision est tombée", a déclaré mercredi soir le secrétaire général du Syndicat des enseignants romands (SER) Jean-Marc Haller. Ce dernier a notamment souligné l'intervention du représentant grison en faveur des langues nationales avant l'anglais.

En Suisse romande, la situation des enseignants est plus facile, a ajouté Jean-Marc Haller: l'allemand a toujours eu la priorité sur l'anglais. La situation est différente outre-Sarine, où le choix est donné d'enseigner soit le duo français-anglais, soit le duo anglais-français, en plus de la langue de scolarisation qu'est l'allemand. Le français a pâti de cette position lorsqu'a surgi le débat sur une éventuelle surcharge des élèves primaires.

Volonté de cohésion

Le vote de mercredi pourrait devenir historique, car il a révélé une vraie volonté de cohésion nationale, selon Jean-Marc Haller.

Un des points qu'il s'agit de modifier d'urgence, aussi bien en Suisse romande qu'en Suisse alémanique, est le caractère sélectif de l'enseignement de la première langue nationale, relève encore Jean-Marc Haller: l'apprentissage du français ou de l'allemand doit être un plaisir, les notes ne doivent pas plomber l'avenir scolaire d'un élève et fonctionner comme un couperet.

Toutes les interventions de mercredi font l'objet d'une résolution fouillée. Celle-ci doit être retravaillée avant d'être soumise en novembre au vote du SER et de son homologue alémanique. La prise de position sera également soumise - comme un signal fort - à la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique, qui se réunit fin octobre.

Rappel à l'ordre d'Alain Berset

La position des enseignants intervient en pleine polémique suscitée par les décisions de donner la priorité à l'anglais sur le français dans les cantons de Thurgovie et Nidwald. Dans d'autres cantons non limitrophes à la Suisse romande ou à la France, la question se pose ou se posera suite à des initiatives déposées ou en cours de récolte de signatures, ainsi qu'à des interventions parlementaires.

Le ministre de l'intérieur Alain Berset a, lui, rappelé fin août que les cantons sont tenus, par un compromis, d'enseigner une deuxième langue nationale à l'école primaire. "Sans quoi le fédéralisme ne fonctionne pas", a-t-il ajouté. Si les cantons n'arrivent pas à s'accorder, le Conseil fédéral pourrait intervenir conformément à la Constitution.

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