S'il est un cas redouté par les CFF, comme les usagers d'ailleurs, ce sont bien les accidents de personne, autrement dit les suicides. Lorsqu'ils interviennent sur une ligne fréquentée comme l'est la ligne Villeneuve-Genève, les retards prennent des proportions importantes, comme ce fut le cas encore ce lundi à Gland (VD). Ce sont 140 personnes qui se sont donné la mort sur les voies ferroviaires en 2017.
Par conséquent, les CFF ont décidé d'agir, afin d'empêcher l'accès aux voies de personnes en détresse. Concrètement, l'ex-régie fédérale va poser au printemps 2019 des clôtures sur certaines portions du tracé identifiées comme problématiques, ainsi que le révèle 24 heures. Au total, onze sites ont été répertoriés avec l'aide des mécaniciens où les accidents sont monnaie courante.
Quatre de ces sites se trouvent en Lavaux et les sept autres entre Lausanne et Genève. Ils ont en commun de se trouver en ligne droite où les trains circulent à 140 ou 160 km/h à la même hauteur que la route, le chemin qui les borde, voire des accès vers des plages sauvages où les baigneurs n'hésitent pas traverser les voies pour s'y rendre.
Cédric Locatelli, chef de projet "Offensive qualité clients"
Ces éléments avaient déjà été mis en avant par les CFF dans un communiqué paru sur leur site au printemps dernier. Chef de projet "Offensive qualité clients", Cédric Locatelli y explique que "12 pour cent des retards enregistrés sur la ligne Villeneuve-Lausanne-Genève sont dus à des personnes aux abords des voies, des promeneurs, ou encore à des accidents impliquant des personnes, pas forcément des suicides."
Et d'ajouter qu'"il n’y a rien qui puisse dissuader quelqu’un de venir sur les voies à ces endroits, et même un promeneur avec son chien un peu trop près des voies peut inquiéter un mécanicien de locomotive, et provoquer, par sécurité, la marche à vue des trains suivants, entrainant des retards."
5 kilomètres de barrières
Afin d'empêcher au maximum les imprudents de s'approcher des voies, les CFF érigeront donc des barrières et autres clôtures de 1,2 mètre en Lavaux et 2 mètres entre Lausanne et Genève sur près de 5 kilomètres. Le coût de ces aménagements se monte à un million de francs.
Un coût acceptable pour les CFF, comme le relevait Cédric Locatelli au mois de mai. "Il y a en effet quelques sommes à investir, mais il faut savoir qu’en termes purement financiers, les minutes de retard créées par un seul accident représentent plusieurs dizaines de milliers de francs."