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Pour éviter l'appauvrissement des bas salaires

06 janv. 2011, 04:15

Les pauvres s'appauvrissent et les riches s'enrichissent: l'écart continue de se creuser en Suisse. Pour l'Union syndicale suisse (USS), qui présentait hier ses priorités pour 2011, des contre-mesures sont devenues nécessaires. Elles touchent à la politique salariale, à la fiscalité, à l'assurance maladie, au logement.

Partant des statistiques fédérales, l'USS a calculé que les petits salaires (moins de 70 000 francs par an) avaient augmenté d'environ 3000 francs durant la période 2000-2008, contre près de 20 000 francs pour les hauts revenus (plus de 200 000 francs).

Mais si on déduit les primes maladie, le logement, les taxes et impôts, on obtient une baisse du revenu disponible de 1400 francs chez les premiers, et d'une hausse de 19 300 chez les seconds. C'est un fait, dit Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS: «Les revenus supérieurs se sont attribué une plus grande partie du gâteau ces dernières années, alors que les bas et moyens revenus ont vu leur part se réduire». On le voit aussi au nombre de millionnaires, ajoute-t-il: ils étaient 500 en 1996, ils sont près de 3000 aujourd'hui.

De l'autre côté, la pression s'est accentuée sur les bas salaires, en raison du chômage, de la privatisation de certains services (externalisés et moins rétribués), des programmes d'économie, du travail temporaire, de la distribution sélective de bonus.

S'y ajoute une politique fiscale qui se traduit, à la fois, par des baisses d'impôts privilégiant les hauts revenus et, en compensation, par des taxes indirectes frappant davantage les bas revenus. En outre, les loyers abordables se raréfient.

Pour contrer cette évolution, l'USS lance fin janvier une initiative garantissant un salaire minimum de 22 francs de l'heure et renforçant les conventions collectives de travail. «Ce dont profitera l'ensemble des travailleurs», note Paul Rechsteiner, président de l'USS. Il faut aussi des hausses générales - et non individualisées - de salaire: un 13e salaire plutôt que des bonus. Et une vieille promesse doit être tenue: des primes maladie qui ne dépassent pas 8% du revenu.

Autre promesse à tenir, lors de la retraite: maintenir «de manière appropriée» le niveau de vie antérieur. On a cru cet objectif constitutionnel atteint avec des rentes (AVS et 2e pilier) correspondant à 60% du dernier salaire. Cela joue pour des salaires mensuels dès 7000 francs, explique Doris Bianchi, première secrétaire adjointe, mais pas pour des revenus inférieurs à 5000 francs, qui ont besoin de 80%. Il faut donc différencier le taux de remplacement selon le revenu.

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