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Politique: moins de chance de se faire élire avec un nom de famille étranger

Les personnes qui n'ont pas de nom typiquement suisse sont plus souvent retirés des listes de parti et leur nom est moins souvent cumulé, en particulier par les électeurs de droite. Les partis peuvent agir en plaçant les candidats plus haut dans leurs listes.

28 juil. 2021, 16:07
L'analyse a porté sur 600'000 bulletins de vote de l'élection au Conseil national de 2015.

Les personnes dont le nom de famille a une consonance étrangère ont moins de chance de se faire élire, selon une étude des universités de Lucerne et de Genève. Mais les partis peuvent contrer certains effets.

Nenad Stojanović et Lea Portmann ont analysé 600'000 bulletins de vote de l'élection au Conseil national de 2015. Ceux-ci contiennent des informations détaillées sur le nombre de fois qu'un candidat a été biffé ou ajouté à une liste de parti.

Sur la base d'un lexique en ligne qui liste tous les noms de famille enregistrés dans les communes, les chercheurs ont différencié les candidats avec un nom "suisse" de ceux qui ne portent pas un nom typiquement helvétique. Les premiers apparaissent avant 1940 dans le lexique, les deuxièmes dès 1940 et, selon l'impression des électeurs, indiquent un contexte de migration.

Double discrimination

Les résultats montrent que les personnes qui n'ont pas de nom typiquement helvétique sont doublement discriminées. D'une part, ils sont plus souvent retirés des listes de parti. Ceci indique une dévalorisation des candidats "étrangers", un phénomène appelé "Outgroup Hostility" plus présent parmi les électeurs de droite.

D'autre part, les électeurs cumulent plus souvent le nom des candidats "suisses". Ils préfèrent ces candidats et leur fournissent un avantage, notent les auteurs de l'étude. Cette forme de discrimination appelée "Ingroup Favoritism" est perceptible dans les partis de droite et du centre, selon ces travaux publiés dans la revue Comparative Political Studies.

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Les partis peuvent contrer cette double discrimination grâce aux listes, selon les auteurs de l'étude. Mettre les candidats avec un nom à consonnance étrangère plus haut dans leurs listes permettrait de neutraliser leur handicap, estiment-ils.

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