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Politique: le PDC change de nom et devient «Le Centre»

Le PDC change de nom pour devenir «Le Centre». Les délégués ont accepté cette modification ce samedi lors d’une assemblée. Ils ont aussi accepté la fusion avec le PBD.

28 nov. 2020, 14:09
/ Màj. le 28 nov. 2020 à 16:45
Les délégués du PDC ont suivi leur président Gerhard Pfister et ont accepté le changement de nom.

Le paysage politique suisse compte un nouveau parti: les délégués du Parti démocrate-chrétien (PDC) ont accepté samedi la fusion avec le Parti bourgeois-démocratique (PBD), qui avait dit oui il y a deux semaines. La nouvelle entité s'appellera Le Centre.

La fusion a été acceptée par 336 oui contre 25 non et 2 abstentions. La majorité des trois quarts des 363 délégués était nécessaire. Le quorum était fixé à 273 voix.

Lors de cette assemblée des délégués dispersée en 13 lieux, dans toute la Suisse, reliés par vidéoconférence à cause de la pandémie, la discussion sur la fusion a été courte. Grâce à cette union, le PDC espère pouvoir grandir. Son président Gerhard Pfister a souligné depuis Unterägeri (ZG) que le PBD était bien ancré dans certains cantons et qu'il pouvait s'appuyer sur des personnalités.

 

 

Le PBD, fondé en 2008 par d'anciens membres de l'Union démocratique du centre (UDC), se bat comme le PDC contre une érosion de son électorat. Le parti a accepté le mariage il y a deux semaines. Au Parlement fédéral, le PBD et le PDC forment déjà "Le groupe du centre", avec le Parti évangélique suisse (PEV).

La conseillère fédérale PDC Viola Amherd a déclaré depuis Lucerne que le PDC et le PBD avaient un objectif commun: celui de maintenir la cohésion de la Suisse. Forger des compromis est un "travail pénible et non sans importance", a-t-elle dit.

La fusion prendra effet le 1er janvier 2021. Les deux entités devront ensuite construire un programme politique commun sous l'égide du nouveau parti. La nouvelle présidence sera élue au printemps.

Nouveau nom largement accepté

Avant le vote sur la fusion, les délégués du PDC se sont clairement prononcé en faveur du changement de nom: 325 oui contre 57 non et un bulletin blanc. La majorité des deux tiers, nécessaire pour valider ce changement statutaire, était fixée à 256 suffrages.

Pour mémoire, la base du parti s'était prononcée pour le changement de nom avec une majorité de 60,6%. La participation à ce scrutin en ligne avait atteint 27,2%. Cette décision préliminaire avait un caractère contraignant pour les délégués.

Le PDC renonce-t-il à son identité et à un positionnement clair en abandonnant le "C" de "chrétien"? Non, ont estimé les partisans du changement d'appellation, qui ont argumenté que les valeurs chrétiennes du parti ne disparaîtront pas.

Le "C" a été décrit par de nombreux délégués comme une entrave. Sous la bannière "Le Centre", le parti pourra surmonter les clivages confessionnels, a déclaré un délégué zurichois.

Les opposants ont argumenté que ce qui manque au parti est avant tout une ligne politique sans équivoque. "Le Centre" n'est qu'une position, pas une vision du monde, a dit un Saint-Gallois.

Avant l'assemblée, une fronde contre l'abandon du "C" s'était organisée, en particulier en Valais et dans les deux Bâles alors qu'un "débat émotionnel" faisait rage dans le Jura, autre bastion catholique, selon le Quotidien Jurassien.

Le "C" rédhibitoire, d'après une étude

Dans un discours en préambule, le président du parti Gerhard Pfister a déclaré qu'il n'avait pas de plan B et a souligné que, en changeant de nom et en fusionnant, le PDC pourra résoudre un problème structurel qui le mine depuis 40 ans. "Nous n'avons jamais réussi à sortir de nos régions d'origine parce que nous sommes perçus comme un parti catholique ou particulièrement religieux".

Une étude de l'institut gfs.Bern avait montré que le terme "chrétien" est rédhibitoire pour beaucoup de citoyens centristes. Lors de son intervention, Gerhard Pfister a estimé possible de rallier 20% de l'électorat alors que le parti avait convaincu 11% des votants lors des fédérales de 2019.

Avec ces deux décisions stratégiques, le parti va maintenant pouvoir se concentrer sur le fond, a estimé Gerhard Pfister.

Ces décisions ne concernent que le parti national. Les sections cantonales peuvent décider si elles souhaitent changer de nom et fusionner avec le PBD ou pas. Ce n'est pas la première fois de son histoire que le PDC change d'étiquette. Depuis 1894, le parti avait porté trois noms différents, avant de devenir le PDC en 1970.

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