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Point de vue d’Antoine de Montmollin: «La technologie au service de l’humain, et pas l’inverse»

«Profiter de certains outils numériques pour surmonter la crise sanitaire ne nous condamne pas à les accepter sans discernement sur le long terme», écrit Antoine de Montmollin, économiste et député socialiste au Grand Conseil.

03 juil. 2020, 14:30
"Enseignement à distance, visioconférences, télétravail, traçage du virus et j’en passe: nous avons (re)découvert à quel point le numérique pouvait transformer nos vies", relate Antoine de Montmollin.

Dans un passé pas si lointain, les critiques se multipliaient à l’encontre des géants du Web (ou Gafam pour les intimes). Manque de transparence, influence sur les campagnes politiques, optimisation fiscale, récolte massive et utilisation de données privées: de nombreuses voix s’élevaient pour une réglementation accrue du secteur numérique.

Mais c’était avant le Covid-19! En effet, avec la crise sanitaire, les technologies ont colonisé nos vies de manière inédite. Enseignement à distance, visioconférences, télétravail, traçage du virus et j’en passe: nous avons (re)découvert à quel point le numérique pouvait transformer nos vies. Et il faut bien le dire, avec de nombreux aspects positifs. Sans ces outils, le confinement aurait été bien plus catastrophique sur les plans économiques et sociaux.

Et pourtant, la numérisation à tout-va de nos vies présente toujours les mêmes risques.

Et tout cela, les Gafam et consorts l’ont bien compris. Comme la journaliste canadienne Naomi Klein le dénonce dans un article récent: ces entreprises profitent du choc Covid-19 pour faire passer toute une série d’innovations comme des progrès nécessaires et inévitables. Et pourtant, la numérisation à tout-va de nos vies présente toujours les mêmes risques. Accumulation des richesses et des données par quelques acteurs, perte de vie privée, accroissement des inégalités, mise en concurrence par-delà les frontières, détérioration des conditions de travail, destruction d’emplois stables, parmi d’autres.

Profiter de certains outils numériques pour surmonter la crise sanitaire ne nous condamne pas à les accepter sans discernement sur le long terme. Un grand débat démocratique sur la question est nécessaire. Avec une vision claire: le développement technologique doit être au service de l’humain, et non l’inverse.

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