Ce n’était pas un divorce mais presque. Après deux séparations douloureuses, «L’Arlequin au loup» de Picasso, «Le jardin de Daubigny» de Van Gogh et d’autres œuvres majeures de Cézanne, Monet, Degas, Renoir, ainsi que des tardifs de Hodler sont de retour à Bâle.
Edouard Manet, «Tête de femme», 1870, huile sur toile, 56,5 x 46,5 cm, Rudolf Staechelin Collection. Photo: SP-Robert Bayer
Issues de la célèbre collection de Rudolf Staechelin (1881-1946), les 19 toiles impressionnistes et postimpressionnistes, à voir jusqu’au 29 octobre à la fondation Beyeler, avaient été prêtées au Kunstmuseum de Bâle à la mort du collectionneur, contribuant largement au rayonnement de la cité rhénane.
Toutefois, en 1997, la fondation familiale retire ses œuvres du Kunstmuseum pour les transférer au Texas, les restitue en 2002, les reprend en 2015 et vend dans la foulée le tableau de Paul Gauguin, «Nafea Faa Ipoipo» («Quand te maries-tu?») pour un montant record de 300 millions de dollars. Mais depuis, un arrangement a été trouvé avec la fondation Beyeler, à Riehen/Bâle, qui se voit prêter la collection pour une durée de dix ans. L’histoire d’amour mouvementée entre Bâle et ces chefs-d’œuvre peut continuer.
Fondation Beyeler, Bâle/Riehen, jusqu’au 29 octobre.
Pablo Picasso, «Arlequin au loup», 1918, 116 x 89 cm, Rudolf Staechelin Collection © Succession Picasso / 2019, ProLitteris Zurich. Photo: SP-Robert Bayer